Défiscalisés et dotés de taux d’intérêt fixes, les livrets d’épargne réglementée ont bien des avantages, mais leur taux est fixé par le gouvernement.
Les livrets d’épargne réglementée, bien que bénéficiant d’avantages fiscaux et de taux d’intérêt fixes, voient leur attrait s’amenuiser progressivement. Le ralentissement de l’inflation entraîne désormais une baisse du taux de rémunération proposé par le Livret A et le LDDS, après deux années où le gouvernement avait considérablement relevé ces taux en raison de la hausse des prix.
Le Livret d’épargne populaire (LEP) a quant à lui connu un franc succès, avec 11 millions de détenteurs français actuellement, contre seulement 7 millions en 2021. Cette popularité grandissante s’explique par la forte hausse de son taux d’intérêt, qui a dépassé les 6% en 2023, alors que l’inflation annuelle était estimée à 5% par l’Insee. Le principe du LEP est en effet d’offrir un rendement supérieur à l’inflation, ce qui en fait le seul livret d’épargne permettant à ses détenteurs de ne pas perdre d’argent malgré la hausse généralisée des prix.
Le taux d’intérêt du LEP, comme celui des autres livrets d’épargne réglementée, est revu tous les six mois, en février et en août, en fonction du niveau d’inflation en vigueur. Ainsi, avec la baisse de l’inflation au milieu de l’année 2024, le taux du LEP aurait dû théoriquement suivre cette tendance et chuter à 3% au 1er août 2024, soit une division par deux par rapport à 2023.
Cependant, le gouvernement veille toujours à maintenir l’attractivité du LEP. En février dernier, alors que le taux aurait dû baisser à 4,4%, l’exécutif l’a fixé à 5%. Pour cet été également, le taux du LEP a été bonifié : bien que la Banque de France préconisait un taux de 3,6%, le gouvernement a opté pour un taux d’intérêt de 4%.
Concrètement, un épargnant détenant 1 000 euros sur un LEP pouvait jusqu’à présent gagner 50 euros sur une année. Avec un encours moyen de 5 800 euros, soit la moyenne française pour ce type de livret, il pouvait empocher 290 euros en un an. Avec un taux ramené à 4%, le LEP ne rapportera plus que 40 euros annuels pour un placement de 1 000 euros, et 232 euros pour un épargnant détenant l’encours moyen de 5 800 euros.
Il est important de rappeler que le LEP est réservé aux personnes modestes dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas 21 393 euros. Selon les données de la Banque de France, 8,6 millions de Français éligibles au LEP n’ont pas encore franchi le pas pour en ouvrir un.
En conclusion, bien que le taux d’intérêt du LEP soit amené à baisser en raison du ralentissement de l’inflation, ce livret d’épargne reste un choix judicieux pour les personnes éligibles, offrant un rendement supérieur à l’inflation et permettant ainsi de préserver le pouvoir d’achat des épargnants modestes dans un contexte économique incertain.