La crise de la construction a entraîné la suppression de 25 000 emplois au premier trimestre 2024, selon le décompte effectué par la Fédération française du bâtiment (FFB). Celle-ci tire la sonnette d’alarme à travers un communiqué publié mercredi 10 juillet.
« Le plongeon du logement neuf ne connait pas de trêve », pointe du doigt la FFB. En glissement annuel sur cinq mois à fin mai, les mises en chantier ont chuté de 13,9 %. Elles tombent en rythme annuel un peu au-dessus de 260 000 pour l’ensemble de 2024. Soit un niveau plus faible que le point bas de la crise des années 1990 (270 000 logements).
« Et le mouvement va s’amplifier, prévient la FFB, puisque les permis abandonnent 10,7 % sur la même période, que les ventes de maisons individuelles en diffus s’effondrent de 29,9 % et que celles des promoteurs se replient de 11,4 % en glissement annuel sur le premier trimestre ».
Construction : l’éclaircie des bâtiments administratifs
Le constat de la FFB s’avère moins sévère à propos de la construction non résidentielle, après avoir atteint un point historiquement bas à un peu plus de 21 millions de m² commencés. « Les surfaces mises en chantier et autorisées ne reculent « plus que » de 7,7 % et 3,7 % sur les cinq premiers mois de 2024 rapportés à la même période de 2023″, précise la fédération.
Avant l’épisode de la dissolution et des législatives, la reprise de la commande publique était une réalité avec notamment une hausse de 4,5 % des surfaces commencées de bâtiments administratifs sur trois mois à fin mai. Reste à savoir si la situation politique actuelle va ou non influer sur cette tendance positive.
MaPrimeRénov’ dans le viseur de la FFB
Sur le segment de l’amélioration-entretien, la FFB estime que « la réforme mal calibrée et trop brutale » de MaPrimeRénov’ « laissera des traces, malgré sa rapide révision ».
De fait, l’activité en rénovation n’a progressé que de 1,7 % au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023, hors inflation. « De plus, les remontées de terrain ne laissent guère espérer de rattrapage au deuxième », ajoutent les représentants de la filière.
L’emploi en berne dans le secteur du bâtiment
De quoi ennuager le ciel en matière d’emploi. « Entre les premiers trimestres 2023 et 2024, le bâtiment a perdu environ 25 000 postes, dont 16 000 salariés, évalue la FFB. Et tout laisse penser que le mouvement s’est amplifié depuis. »
Des idées pour relancer la machine, la Fédération française du bâtiment n’en manque pas. Elle remet ainsi en avant dans son dernier communiqué un top 10 des propositions pour l’avenir déjà évoqué avant les élections législatives. Et prévient : en l’absence de reprise rapide des marchés, « les défaillances repartiront très probablement à la hausse et le secteur n’aura plus les capacités de répondre à un stimulus ». Un message adressé à un hypothétique futur gouvernement.