Les propriétaires ne le savent pas, mais 16,2 millions de logements risquent de se fissurer. Une région française est particulièrement touchée par ce phénomène.
La situation a fortement empiré en l’espace de quelques années et le phénomène continue de prendre de l’ampleur. De plus en plus de logements en France sont en danger. Pour les propriétaires comme pour les locataires, les conséquences sont désastreuses : les millions de maisons et d’appartements concernés pourraient devenir inhabitables et donc inlouables et invendables.
Ce phénomène inquiétant est directement lié au réchauffement climatique. Il s’agit du retrait-gonflement des argiles (RGA). En clair, avec les sécheresses, le sol argileux se rétracte, entraînant un affaissement des fondations. À l’inverse, lorsque les pluies reviennent, le sol gonfle, provoquant une remontée des fondations. Ces mouvements répétés engendrent des fissures béantes sur les murs des habitations.
Or, le RGA survient massivement au moment de la rentrée, alors que les températures estivales chutent et que les pluies d’automne se préparent. La période actuelle est donc propice aux fissures. Selon un recensement effectué par le ministère de la Transition écologique en 2021, pas moins de 10,4 millions de bâtiments en France étaient directement menacés par la fragilisation et les fissures. Dans le détail, plus d’une maison sur deux (54,2%) étaient susceptibles d’être impactées par le RGA. La situation est encore pire aujourd’hui, notamment dans une région française en particulier.
L’association Conséquences, qui se penche sur les impacts du changement climatique, alerte sur l’aggravation future du phénomène. « Les données des quarante dernières années montrent une tendance permanente à la hausse des maisons fissurées. Les projections pour les années et décennies à venir vont dans le sens d’un accroissement exponentiel de la situation » indique l’association dans un récent rapport.
L’Observatoire de l’immobilier durable confirme ces prévisions inquiétantes. D’ici 2050, ce ne sont plus la moitié, mais les deux tiers des maisons qui seront concernées par le risque de fissuration. Au total, le nombre de logements (maisons et appartements confondus) menacés passera à 16,2 millions.
Certaines régions françaises sont plus exposées que d’autres au phénomène du RGA. Plus de 20 millions de Français vivent dans des zones à risque moyen ou fort. La région Centre-Val de Loire est la plus touchée, avec 67% des maisons concernées. Suivent l’Occitanie (49%), la Nouvelle-Aquitaine (47%), la Bourgogne-Franche-Comté (44%) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (39%).
Le coût des réparations pour les habitations fissurées peut s’avérer considérable, allant jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros. La prise en charge du RGA pourrait peser 2,1 milliards d’euros par an dans les années à venir, contre 700 millions actuellement. Consolider l’ensemble des maisons à risque représenterait un coût annuel pouvant atteindre sept milliards d’euros.