Un phénomène criminel inquiète les autorités. Cette forme de cambriolage violent, où les malfaiteurs s’introduisent chez leurs victimes en leur présence prend de l’ampleur.

Lundi 16 septembre, il est environ 15h30 lorsqu’une jeune adolescente parisienne rentre de l’école. Soudain, on toque à la porte. Derrière celle-ci, elle découvre deux individus armés d’un couteau. Menacée, la jeune fille est ligotée pendant que les cambrioleurs vident l’appartement et repartent avec 15 000 euros. Cette histoire glaçante rapportée par Le Parisien n’est pas un cas isolé. On parle ici de home-jacking.

Le home-jacking, c’est cambrioler une maison quand les occupants sont chez eux. Avec des habitations de plus en plus protégées, il devient difficile pour les malfaiteurs de pénétrer dans une maison sans se faire repérer par le voisinage ou déclencher les alarmes. La solution la plus simple pour eux est, entre autres, de faire irruption en toquant simplement à la porte.

Cette technique permet aux voleurs de pousser la victime à donner les codes de ses cartes bancaires ou les clés de sa voiture. Les malfaiteurs peuvent ainsi obtenir rapidement ce qu’ils cherchent sans avoir à fouiller longuement la maison.

Le phénomène prend de l’ampleur. Dans l’Hexagone, 515 home-jackings et tentatives de home-jacking ont eu lieu en 2023, d’après les chiffres fournis par l’Office central de lutte contre le crime organisé que France Info a pu consulter. Ce chiffre est en hausse de 8% par rapport à 2022, une augmentation préoccupante, mais ce type de cambriolage n’est pas nouveau.

Dès 2015, le ministère de l’Intérieur avait publié une fiche pratique pour expliquer la marche à suivre en cas de home-jacking. Cependant, depuis cette époque, le phénomène explose. Aujourd’hui, il ne se passe pas une semaine sans qu’un home-jacking ne fasse l’objet d’un article dans la presse locale ou nationale.

Pour préparer leurs méfaits, les malfrats repèrent les habitations en se rendant sur place, mais aussi en utilisant les réseaux sociaux. Certaines victimes qui exposent leur vie sur Internet peuvent involontairement dévoiler de précieuses informations : adresse, objets de valeur mis en avant sur des photos, etc.

C’est pourquoi une croyance commune laisse penser que les seules victimes de ces home-jacking sont des célébrités ou des influenceurs qui partagent toute la journée leur vie sur Instagram, mais c’est loin d’être le cas.

Pour se prémunir contre ce type d’agression, il est crucial de limiter les informations partagées en ligne concernant ses nouveaux achats de valeur (bijoux, montres, maroquinerie) et d’éviter de publier des photos de son intérieur. « C’est tout bête, mais un selfie en bas de chez soi suffit déjà à donner son adresse », affirme à France Info, David Sudan, avocat spécialiste de ce type de dossiers. La discrétion reste le meilleur moyen de ne pas attirer l’attention des criminels.

Le ministère de l’Intérieur recommande également plusieurs mesures préventives : « Équipez votre porte d’un système de fermeture fiable, d’un moyen de contrôle visuel (œilleton) ou d’un entrebâilleur. »

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