Ce lundi 9 décembre, s’est ouvert au Carrousel du Louvre à Paris la 77ème édition du Congrès FNAIM. À cette occasion, Loïc Cantin, président de la Fédération, Patrick Martin, mais aussi trois anciens ministres du Logement, Cécile Duflot, Gilles de Robien et Pierre Méhaignerie, ont livré leurs visions respectives de la politique du logement en France. Le résumé de ce temps fort d’échanges et de débats !


Alors que l’année 2024 a été particulièrement agitée pour le secteur immobilier et que la ministre du Logement et de la Rénovation urbaine Valérie Létard fait désormais partie du gouvernement démissionnaire de Michel Barnier, drôle d’époque pour la politique du logement en France, aujourd’hui et depuis déjà plusieurs décennies. Et pour cause, l’absence d’un ministre du logement et le retrait du projet de loi de Finances pour 2025 suscitent bien des craintes.

Les débats en la matière se sont donc ouverts au Congrès FNAIM ce lundi 9 décembre 2024.

Une plénière d’ouverture menée par Loïc Cantin sur le thème « De la crise à la reprise »

Premier temps fort de la journée : une plénière réunissant Loïc Cantin, président fédéral de la FNAIM, et Patrick MARTIN, président du MEDEF, devant une salle comble, autour du thème : « De la crise à la reprise : une ambition pour le logement ». Loïc Cantin a tenu à rappeler l’importance primordiale de leur partenariat, insistant sur le rôle central du logement pour garantir une mobilité réussie des Français à l’échelle nationale. Il a également relancé des propositions fortes, notamment la portabilité des prêts pour redynamiser le marché immobilier et la révision de la loi Climat et Résilience.

De son côté, Patrick Martin a exprimé son inquiétude face à une situation alarmante : les mises en chantier sont tombées à un niveau jamais vu depuis 1953.

La politique du logement vue par trois anciens ministres

S’en est suivi une séquence historique qui a réuni trois anciens ministres du logement – Cécile Duflot (2012 à 2015), Gilles de Robien (2002 à 2005) et Pierre Méhaignerie (1986 à 1988). Tous ont échangé sur les défis et solutions pour répondre à la crise du logement en France et ont exprimé leur inquiétude face à l’absence de politiques ambitieuses dans ce secteur crucial pour le bien-être des citoyens et la stabilité économique.

Les trois anciens ministres se sont en effet accordés sur le regret commun de ne constater aucune continuité dans la politique logement menée depuis plusieurs décennies, voire l’inaction des pouvoirs publics en la matière. Cela alors même que le logement concerne tous les citoyens du pays sans exception et qu’il représente un pilier essentiel de notre économie.

L’impact de l’action de Pierre Méhaignerie, qui a su rétablir la confiance des investisseurs et revitaliser le marché locatif, a été félicitée. Puis, comparant le secteur immobilier a un immense paquebot dont la trajectoire se dirige sur le temps long, Gilles De Robien a alerté sur le temps nécessaire à la mise en place du changement dans la politique du logement. Cécile Duflot, quant à elle, a nomment souligné les freins à voir toute action significative réellement conduite, quatre ministres s’étant succédé en moins de deux ans. L’ancienne ministre du Logement sous Jean-Marc Ayrault a rappelé un chiffre fort : 12 millions de Français sont mal logés actuellement.

Bref, inégalités d’accès à la propriété, encadrement des loyers, réforme de la fiscalité immobilière, nécessité de logements pour les étudiants et les travailleurs, ubérisation des professions immobilières et tensions sociales… aucun sujet n’a été épargné. Entre points de vue divergents et consensus, les échanges ont offert des perspectives constructives.

Enfin, les intervenants se sont entendus sur la nécessité d’ « un exercice collectif » pour réformer la politique du logement, combinant production neuve et rénovation de l’existant.

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