On les retrouve dans de nombreux magazines, certains lecteurs sont même prêts à débourser quelques euros pour y participer. Mais il faut se méfier de ces jeux concours, ils sont addictifs et peuvent coûter cher.
A l’approche des fêtes, les magazines mettent en place de plus en plus de jeux concours. Objectif : faire plaisir à leurs lecteurs. Ils peuvent gagner des voyages, du chocolat ou des jouets ou du petit électroménager. Mais est-ce une si bonne opportunité pour les joueurs ? Car ces jeux rapportent gros aux magazines et certains éditeurs ne semblent pas respecter les règles.
« C’est du vol », peste sans détour Simon Dubreu. Le Nieppois a lancé Robin des Ronds, une plateforme dédiée à récupérer l’argent perdu dans les jeux concours, surtout ces fameux SMS surtaxés des émissions télé. Rappelez-vous ces SMS surtaxés envoyés pour répondre aux questions qui s’affichent au bas de l’écran, pendant un match de foot ou une émission, avec à la clé la promesse de gagner des milliers d’euros.
A la télévision ou dans les magazines, les joueurs peuvent se faire rembourser les frais de la plupart des jeux par SMS surtaxé. Selon Simon Dubreu, « en théorie, chaque euro dépensé pour participer doit être remboursé, car la participation est censée être gratuite ». Cela inclut le SMS ainsi que l’impression et le timbre pour la demande de remboursement. Une démarche intéressante, car nous avons fait le test : participer coûte cher.
Trois euros, cela peut paraître rien, mais c’est le prix d’une seule participation à un concours du « Grand Jeu de Noël » organisé par un célèbre magazine. Ici la rédaction tentait de gagner près d’un kilo de chocolat Jeff de Bruges… Raté. Au bout de quatre échanges par SMS, on est prévenu de notre malchance. Heureusement, on peut rejouer pour gagner un séjour dans un camping. C’est reparti pour trois euros. En l’espace de quelques secondes nous aurions pu perdre six euros.
« Ce type de jeux est extrêmement addictif et on nous incite à rejouer encore et encore », regrette Sandrine qui gère le compte Family Concours sur Instagram. « Si l’on ne se met pas de limite, en utilisant un forfait bloqué par exemple, c’est terrible. Un jour, une amie m’a avoué avoir dépensé 800 euros en quelques semaines, là ça devient grave. » « J’ai même entendu quelqu’un perdre 3 000 euros, en un seul mois », se souvient Simon Dubreu.
Ces jeux addictifs portent un nom : les instants gagnants. Le principe ? Les participants découvrent le résultat immédiatement après avoir validé leur participation.
D’après Simon Dubreu, « si ces jeux doivent être obligatoirement remboursés, il est très difficile dans les faits de revoir son argent. » Les procédures sont extrêmement longues et fastidieuses. « Il faut envoyer une lettre pour chaque SMS », s’indigne Sandrine. C’est pourquoi, elle ne fait aucune demande de remboursement. Et puis elle gagne suffisamment souvent pour ne pas en sentir le besoin.
Quant à Simon, il avance que ces lettres envoyées ne sont parfois jamais lues. « Le mieux serait d’envoyer un courrier recommandé, mais pensez-vous que les gens vont vraiment payer cinq ou six euros pour faire ça. » Sans oublier que « les organisateurs invoquent souvent des clauses limitant les remboursements, par exemple à quatre participations. »
Pour toutes ces raisons, Simon Dubreu réfléchit à assigner en justice ces magazines. Il veut contester « leurs pratiques abusives, notamment le non-remboursement ou les remboursements insuffisants ». S’il n’a pas encore de calendrier en tête, il a un objectif en tête : attaquer ce système « volontairement opaque et non conforme ».