Dans la rubrique des biens d’exception à vendre en Tarn-et-Garonne, cap sur le secteur de Verdun-sur-Garonne où un château du XVIIIe siècle, construit comme une villa toscane, attend de revivre après le lustre d’antan.
« De l’extérieur, on ne se doute pas du décor de carte postale qui nous attend à l’intérieur. » Le sourire de Didier Cope est quelque peu malicieux. L’agent immobilier du groupe toulousain Mercure, spécialisé dans la vente de châteaux et de manoirs dans la région, sait qu’il s’apprête à faire mouche. Et pour cause. Il suffit de passer le portail pour se croire en Italie. Verdun-sur-Garonne n’est pourtant qu’à quelques kilomètres.
Daté du XVIIIe siècle, ce château, qui surplombe un parc d’1,30 ha lézardé par un ruisseau et agrémenté d’une piscine, a été construit comme une villa toscane. Colonnes, ferronnerie, galerie, gypseries antiquisantes, fenêtres en linteaux à arcature et ce marbre omniprésent résonnent avec l’immense terrasse en terre cuite et son exposition plein Sud. « C’est un style unique pour la région, c’est assez inédit », glisse Didier Cope qui, avec sa femme Isabelle, est en charge de l’inépuisable Lot et du plus discret mais tout aussi respectable département de Tarn-et-Garonne.
Une orangerie inscrite aux monuments historiques
Bien sûr, on ne peut pas résister à descendre jusqu’à l’ancienne orangerie qui, avec sa monumentale cheminée, forme une belle cave voûtée toute de briquettes vêtue, classée aux Monuments historiques par arrêté du 19 septembre 1988. « Cette partie est antérieure et date vraisemblablement du XIIIe ou du XIVe siècle », glisse l’agent immobilier avant de nous laisser explorer l’intérieur de l’édifice.
Inoccupé depuis le décès de sa propriétaire en 2022, ce château était une résidence secondaire pour une richissime famille de viticulteurs. Et Madame affectionnait particulièrement le Moyen-Orient. Chaque pièce est ainsi jonchée d’appliques en laiton, de tapis perses ou de livres sur la culture maghrébine. Sans oublier la superbe porte de kasbah ni le carrelage marocain qui ornent deux des six salles de bains. « Elle et son mari ont réinterprété cette villa avec un style mauresque qui s’harmonise avec le cachet de la Toscane », observe Didier Cope.
Après avoir découvert la véranda et la galerie baignées de lumière au rez-de-chaussée, on reste interdit devant l’escalier et ses rambardes dentelées en fer forgé. Seule une sorte d’avancée qui mène nulle part interroge. « C’est une scène où s’installait l’orchestre et les convives dansaient en bas. Des fêtes magnifiques ont été organisées dans cette belle ambiance toscane », commente Isabelle Cope.
À l’étage, la plupart des dix chambres se révèlent beaucoup plus sobres. Tout a été repeint en blanc, ce qui contraste parfaitement avec le parquet massif. Puis un passage secret et encore des salles de bains avec leur baignoire sur pieds. Total : 262 m2, on s’y perdrait.
« De nos jours, beaucoup de jeunes préfèrent voyager et ne sont pas forcément intéressés pour recevoir un tel patrimoine », remarque Isabelle Cope qui espère bien trouver acquéreur pour le compte des deux héritières lui ayant donné mandat. Pour son mari, c’est sûr : des artistes vont finir par craquer. Ou ce seront des particuliers qui y installeront une maison d’hôtes avec une litanie d’histoires à raconter à leurs visiteurs.
Un théâtre Art déco
De l’autre côté de la rue où se trouve le château, on retrouve une maison en R + 1 dédiée aux gardiens et un véritable théâtre daté des années 1930. L’omniprésence des peintures Art déco, les panneaux qui donnaient vie aux pièces, la coupole qui surmonte un somptueux lustre en verre et les dizaines de fauteuils d’époque rappellent l’époque faste et glorieuse des lieux. « Dans les années 60, c’était un peu le cinéma du village », glisse une habitante. Aujourd’hui, ce petit bijou d’histoire ne saurait répondre aux normes actuelles. Il reste toutefois un lieu à réinventer. D’autant plus que deux jardins y sont accolés. Potager, parking dans l’hypothèse d’une maison d’hôtes : c’est un joli supplément pour cette propriété très singulière.