Un tromperie se cache sur les étals des marchés. Dans un cas sur trois, les fruits et les légumes « français » achetés ne le sont pas vraiment.
Payer plus cher pour acheter des fruits et des légumes français. C’est le choix que font de nombreux consommateurs devant les étals des marchés et dans les rayons des supermarchés. Une action qui peut sembler louable pour les personnes souhaitant soutenir l’agriculture française. Toutefois, cet achat perd de son sens lorsque les fruits et les légumes en question viennent en réalité… du Maroc.
En effet, cette pratique trompeuse de « francisation » est de plus en plus courante et trompe malheureusement souvent les acheteurs, qui se font berner. Cette arnaque consiste à remplacer l’origine étrangère d’un produit par une origine « France », induisant ainsi les consommateurs en erreur. L’association 60 Millions de Consommateurs tire la sonnette d’alarme sur cette escroquerie qui se répand de plus en plus.
Les contrôles effectués depuis le début de l’année par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révèlent un taux d’anomalies alarmant de 34% sur les marchés. Cette pratique frauduleuse touche principalement les fruits et légumes dont les productions étrangères et françaises se chevauchent, tels que les melons, les pêches ou les nectarines, très prisés pendant la saison estivale.
Les commerçants malhonnêtes emploient différentes techniques pour tromper les acheteurs. Certains n’hésitent pas à décoller les étiquettes de clémentines corses pour les coller sur des clémentines marocaines, augmentant ainsi leur prix. D’autres divisent leur stock de haricots marocains en deux tas, l’un étiqueté « Maroc » et l’autre « France ». Certains vont même jusqu’à récupérer des cagettes étiquetées « France » pour y mettre des produits étrangers lors du prochain marché.
Ces arnaques jouent sur la bonne image dont bénéficient les produits français auprès des consommateurs. Ils sont généralement plus chers que les produits étrangers, les arnaqueurs tirent donc profit de cette tromperie. Selon la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), cette pratique représente « un bon moyen de faire de l’argent » pour les vendeurs peu scrupuleux.
Outre le préjudice causé aux consommateurs, cette pratique commerciale constitue une concurrence déloyale pour les producteurs qui vendent des fruits et légumes réellement français. Pour rappel, la « francisation » est passible de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Pour repérer ces arnaques, 60 Millions de Consommateurs conseille aux consommateurs de se méfier des prix trop bas, en particulier pour les produits en début de saison. Si un commerçant est le seul à proposer un produit d’origine « France » alors que la saison n’a pas encore débuté dans l’Hexagone, il peut s’agir d’une tromperie. L’association recommande également de comparer les prix entre les différents stands et de questionner les vendeurs sur l’origine de leurs fruits et légumes.