Véritable serpent de mer de la politique fédérale, l’imposition de la valeur locative n’aura jamais semblé aussi proche d’avoir la tête tranchée. Mercredi, le Conseil des Etats a créé la surprise en approuvant la solution d’une refonte totale du système d’imposition proposée par la conférence de conciliation. Les deux Chambres sont depuis longtemps d’accord sur le principe d’abolir cet impôt. Mais la grande question était de savoir si une majorité pouvait se dégager pour soutenir une réforme concrète. Un écueil de taille, car chaque proposition apporte, au-delà des avantages escomptés, de nouveaux inconvénients.

La Suisse est un des rares pays à taxer la valeur locative. L’impôt a été créé pendant la Première Guerre mondiale, puis supprimé, avant d’être réintroduit en 1934 à titre provisoire pour assainir le budget de la Confédération. La taxe a été rendue définitive en 1958. Depuis, ce système d’imposition fait régulièrement l’objet d’âpres débats dans la sphère politique. Mais son maintien jusqu’à présent montre combien il est difficile d’abolir un impôt une fois qu’il a été instauré.