En 2025, un revenu bien précis détermine si vous êtes pauvre, modeste, de classe moyenne ou riche.
En France, la comparaison des revenus entre ménages est quasiment devenue un sport national. De nombreuses personnes aiment savoir combien gagnent leur conjoint, leurs amis, leurs collègues ou même leurs voisins. Qui n’a jamais posé ou entendu cette question : « et toi, tu gagnes combien par mois » ? Cette tendance révèle un besoin profond de positionnement social, alimenté par les débats sur les inégalités et le pouvoir d’achat qui animent régulièrement la classe politique française.
Qu’est ce qui défini alors les classes « populaires », « moyennes » ou « aisées » ? Si la question est facile à poser, la réponse est moins évidente à donner. Et pour cause, de nombreux instituts, organismes, think-tank ou associations se penchent chaque année sur le sujet. Or, chacun donne un son de cloche différent.
Toutefois, une méthodologie d’analyse semble faire consensus parmi les économistes. Elle consiste à prendre en compte deux éléments essentiels. Le premier est la composition du foyer. En effet, vivre seul ou à quatre avec un même revenu, ce n’est pas vraiment la même chose. La seconde statistique est la notion de revenu disponible. Ce dernier ne se limite pas seulement au salaire, mais englobe l’ensemble des ressources dont dispose un ménage pour consommer ou épargner. Le revenu disponible comprend donc les salaires, les pensions de retraite, les autres revenus (issus du capital ou du patrimoine) et les prestations sociales comme les allocations. De ces revenus, il faut ensuite soustraire les impôts, les cotisations et les prélèvements sociaux.
D’après l’Insee, le revenu disponible médian en France s’établit à 1 930 euros par mois pour une personne seule. Ce chiffre signifie que 50% des ménages disposent d’un revenu supérieur à ce montant, tandis que l’autre moitié vit avec moins. Selon l’Insee et l’Observatoire des inégalités, une personne est considérée comme riche lorsque ses revenus sont supérieurs à un niveau, correspondant au double du revenu disponible médian, soit 3 860 euros mensuels. À l’opposé, une personne vit sous le seuil de pauvreté lorsque ses revenus sont inférieurs à un certain seuil. Ce seuil équivaut à 60% du revenu disponible médian. Ce calcul définissant le seuil de pauvreté est d’ailleurs retenu dans la majorité des pays de l’Union européenne. Ainsi, en France on est considéré comme pauvre lorsque son revenu disponible est inférieur à 1 158 euros par mois.
Si ce niveau de revenu semble bien bas, il ne faut pas oublier qu’il correspond aux personnes « pauvres » et non aux personnes « modestes ». Ces dernières se trouvent au dessus du seuil de pauvreté mais vivent tout de même dans la précarité. Afin de savoir ce qui définit un ménage modeste, il faut se tourner cette fois vers la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Ce service rattaché au ministère des Solidarités et de la Santé explique que les ménages modestes sont ceux dont le revenu dépend en grande partie des aides sociales. Pour la DREES, une personne est considérée comme modeste lorsque son revenu disponible est inférieur à 1 817 euros par mois.