C’est une bonne nouvelle pour les Français souhaitant devenir propriétaires. Les taux des crédits immobiliers, en baisse depuis près d’un an, poursuivent leur décrue en ce mois de septembre. « Début août, le taux moyen sur 20 ans s’établissait à 3,75%. Aujourd’hui, il se positionne autour de 3,6% soit une diminution de 0,15 point », met en avant Maël Bernier, porte-parole du courtier MeilleurTaux. Derrière cette diminution se cache une inflation plus modérée, qui s’établie à 1,9% en août, ainsi qu’une baisse des taux directeurs amorcée la Banque centrale européenne (BCE) en juin.

En clair, un couple de primo-accédants gagnant 3500 € par mois à deux a à présent la capacité d’emprunter 234 000 euros sur 25 ans à 3,65%, soit 30 000 euros de plus qu’en novembre dernier. Une somme loin d’être négligeable lors de l’acquisition d’un bien. « Avec un prix moyen au mètre carré à Marseille d’environ 3 000€, cette différence permet d’acheter un logement plus grand de 10 mètres carrés, soit l’équivalent d’une chambre », pointe François-Xavier Guis, président de la Fnaim Aix-Marseille Provence. Un montant également très utile pour réaliser des travaux.

Cette diminution des taux motive même certains ménages qui avaient abandonné l’idée d’acheter un logement à s’y intéresser à présent. « Ils regardent à nouveau les annonces immobilières mais ce regain d’intérêt ne se traduit pas encore par des ventes », poursuit François-Xavier Guis, de la Fnaim Aix-Marseille Provence. Un certain attentisme encore présent lié à la situation politique actuellement instable. « Depuis la dissolution, le marché est à l’arrêt parce qu’avant de se lancer dans l’achat d’un bien, les Français attendent plus de clarté sur la politique fiscale à venir », pointe Mael Bernier.

Mais cette baisse des taux pourrait se poursuivre encore quelques temps. Certains courtiers tablent même sur un taux à 3% d’ici la fin de l’année, tandis que d’autres restent plus prudents. « Ce n’est pas impossible que ça baisse encore un peu en octobre mais pas autant », déclare la porte-parole de MeilleurTaux.

« Il faut faire jouer la concurrence »

Mais cette baisse progressive des taux s’accompagne également d’une facilité plus importante à contracter un emprunt immobilier. « Certaines banques n’ont pas encore atteint leurs objectifs de l’année, elles n’ont plus que quelques mois pour le faire », pointe Maël Bernier de MeilleurTaux. Et effectivement, au second trimestre, le nombre de prêts accordés a augmenté de 38,4% par rapport à l’année passée. Et du côté des prix, leur baisse perdure en 2024 mais elle montre des signes de ralentissement, avec une diminution annuelle de 1,3% en septembre contre -3% en avril. Une accalmie observée dans la grande majorité des villes de France.

Entre des taux en légère baisse et des banques qui souhaitent proposer plus de crédits immobiliers, le moment est donc venu pour les Français qui souhaitent acheter de faire jouer la concurrence. « C’est un peu la guerre entre les établissements de crédit, il ne faut pas hésiter à en rencontrer plusieurs », affirme Maël Bernier de MeilleurTaux. Mais attention, même si les banques ont à souhait de prêter, il n’en reste pas moins que certains de leurs critères restent immuables, notamment le taux d’endettement de l’emprunteur ne doit pas dépasser les 35%. 

Une fois l’instabilité politique levée, si tel est bien le cas, le marché immobilier devrait donc bel et bien finir par reprendre des couleurs. Le groupe SeLoger-Meilleurs Agents table sur une reprise de l’immobilier en 2025, avec 900 000 transactions attendues contre 771 000 cette année. « On a vraiment atteint un point bas en mai 2024, mais depuis on recommence à regagner du terrain. Les mois de mai, mais surtout de juin, de juillet et d’août ont été meilleurs en 2024 qu’en 2023 », a détaillé Pierre Vidal, directeur de la recherche de SeLoger. Une tendance qui devrait donc s’accélérer dans les prochains mois.

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