Une entreprise américaine, financée par Bill Gates, affirme avoir créé un substitut de beurre à partir d’air et d’eau.
Début 2024, le milliardaire Bill Gates a présenté un produit d’un nouveau genre : du beurre qui a tout l’air d’être naturel, mais qui ne contient pas une goutte de lait. Ce produit innovant est le fruit des recherches de Savor, une société américaine financée par le cofondateur de Microsoft.
La méthode de fabrication de ce beurre synthétique est pour le moins surprenante. Savor prélève du dioxyde de carbone dans l’air et de l’hydrogène dans l’eau, puis chauffe et oxyde ces éléments. « Il en résulte de véritables molécules de graisse, comme celles que l’on trouve dans le lait, le fromage, le bœuf et les huiles végétales », détaille le milliardaire sur son blog.
Une fois ces molécules de graisse obtenues, elles sont transformées en beurre par l’ajout d’eau, d’un émulsifiant, d’un colorant et d’huile de romarin pour le goût. Le résultat final est un produit qui ressemble en tous points à du beurre traditionnel et qui peut être utilisé de la même manière : pour tartiner, faire cuire des légumes ou même servir de base pour des viennoiseries comme les croissants.
Mais la vraie question que tout le monde se pose est : quel goût a ce beurre synthétique ? Bill Gates lui-même a eu l’occasion de le goûter : « Je n’arrivais pas à croire que je ne mangeais pas du vrai beurre. C’est aussi bon que le vrai, parce que c’est chimiquement le cas. »
Au-delà de ses qualités gustatives supposées, ce beurre synthétique présente des avantages considérables d’un point de vue environnemental. Toujours selon Bill Gates, « ce processus n’émet aucun gaz à effet de serre, n’utilise aucune terre agricole et moins d’un millième de l’eau utilisée par l’agriculture traditionnelle. » Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants lorsqu’on les compare à ceux de la production de beurre traditionnel. D’après l’agence de l’environnement (Ademe), un kilo de beurre doux émet près de sept kilos d’équivalent CO2.
Après ce beurre de synthèse, Savor ne compte pas s’arrêter là. Elle souhaite créer du lait, de la glace, du fromage, de la viande et des huiles – en somme, tous les aliments où les graisses jouent un rôle prépondérant.
Cependant, malgré l’enthousiasme suscité par cette innovation, il faudra encore patienter avant de voir ce beurre synthétique dans nos assiettes. Kathleen Alexander, directrice générale de Savor, a déclaré au journal anglais The Guardian : « Savor est actuellement en phase pré-commerciale et l’entreprise travaille sur l’approbation réglementaire pour pouvoir vendre son beurre. Savor ne pense pas pouvoir le vendre avant au moins 2025. »
Toutefois, il reste à voir comment les consommateurs réagiront à l’idée d’un beurre fabriqué en laboratoire. Malgré les avantages environnementaux, certains pourraient être réticents à l’idée de consommer un produit dont la conception est très éloignée de sa forme naturelle.