Le film d’Étienne Chatiliez sorti en 2001 a donné naissance à une expression passée dans le langage courant : « être un Tanguy ».

Une expression qualifiant ces enfants qui continuent à vivre chez leurs parents à l’âge adulte… Parfois même en ayant passé la trentaine.

Si le film s’en amusait, le sujet est devenu bien plus sérieux qu’il n’y paraît. Au point que la Fondation Abbé Pierre se penche sur ce phénomène et publie une étude.

« Près de cinq millions d’adultes vivent chez leurs parents », annonce-t-elle. Un nombre en forte augmentation : les Tanguy sont 250 000 de plus qu’en 2013.

 Des difficultés à se loger

Si cette hausse peut trouver son origine dans des causes démographiques (liées à une forte hausse des naissances autour de l’an 2000), la Fondation Abbé Pierre pointe surtout la problématique du logement : « Cette réalité massive est un signal supplémentaire montrant la gravité de la crise du logement des jeunes. »

Ils resteraient chez leurs parents avant tout parce qu’ils ne parviennent pas à trouver un logement.

1,3 million ont pourtant un travail

« On peut noter notamment que 1 256 000 personnes de 25 ans et plus sont encore hébergées chez leurs parents, à un âge avancé où il est généralement préféré de vivre de manière autonome par rapport à ses parents », déplore la Fondation, qui ajoute : « On compte aussi 1,3 million de personnes en emploi qui vivent chez leurs parents, ce qui peut refléter des salaires trop bas et des niveaux de loyer trop élevés ou des logements sociaux trop rares pour pouvoir décohabiter quand cela est souhaité. »

Une situation que la Fondation dénonce en particulier dans les grandes agglomérations qui concentrent pourtant les universités et les emplois.

Des contrats précaires

Par ailleurs, les hausses de salaires constatées ces 10 dernières années n’ont pas compensé l’inflation, notamment des loyers qui, eux, ont mécaniquement augmenté avec la flambée des prix de l’immobilier.

Sans compter aussi la chute de la production de logements neufs, qui ne permet pas d’alimenter le marché locatif avec de nouveaux biens à louer.

Outre ces éléments propres au marché immobilier, la Fondation Abbé Pierre pointe les contrats précaires dont font souvent l’objet les jeunes.

En CDD, intérim, alternance, voire en freelance, ils affichent souvent une situation professionnelle qui effraie les bailleurs.

 Des solutions ?

Afin de remédier à cette situation, la Fondation Abbé Pierre dresse quelques propositions :

  • Encadrer les loyers pour « écrêter les loyers les plus abusifs au m², c’est-à-dire les petits logements dans les grandes agglomérations, qui sont ceux occupés majoritairement par des jeunes »
  • Revoir le montant des aides personnelles pour le logement (APL)
  • Systématiser la garantie Visale qui permet, sous certaines conditions, de remplacer un garant physique par Action Logement.

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