Après avoir été confrontées à la pire crise immobilière depuis 2008, les agences immobilières, encore fébriles, reprennent néanmoins foi en l’avenir.
Une à deux agences immobilières en difficulté financière ont, chaque semaine, fait appel au Tribunal de commerce de Toulouse, à la fin de l’année dernière. Un chiffre qui illustre les temps difficiles qu’affrontent les professionnels du secteur de la pierre depuis le début de la pire crise immobilière depuis 2008. Dans l’Hexagone, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) a recensé 887 agences confrontées à des difficultés financières en 2023, soit presque trois à quatre fois plus qu’en 2022. Il s’agit principalement d’agences se concentrant exclusivement sur les transactions immobilières. Celles qui ont réussi tant bien que mal à surmonter la crise immobilière proposent également des services de gestion locative et des activités de syndic.
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Le marché de l’immobilier connaît néanmoins ces derniers temps un timide redressement, favorisé par la stabilité des taux d’intérêt, qui avoisine les 4 %, et des prix de la pierre. Selon la FNAIM, les taux d’intérêt devraient se maintenir à un niveau légèrement supérieur à 4 % au cours du premier trimestre 2024. Par ailleurs, les volumes de vente devraient encore diminuer en 2024, tandis que la baisse des prix devrait s’accélérer.
« Le téléphone ne sonne pas beaucoup »
À Colomiers, Pauline Séguela, la gérante de l’agence Dufour Immobilier, a constaté, en 2023, une diminution de 50 % de son chiffre d’affaires par rapport à 2022. Depuis janvier, elle a vendu six biens immobiliers, dont la moitié a été achetée par des investisseurs. « J’ai reçu deux appels pour une maison à Pibrac, c’est très peu. Aujourd’hui, je suis à 40 % de mon objectif annuel, et les dernières ventes se concrétisent généralement en septembre », expose Pauline Séguela. Elle souligne également faire face à une diminution du nombre de biens immobiliers entrants.
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« Le téléphone ne sonne pas beaucoup, les retours par mail sont peu nombreux. Le marché n’est pas drôle », confie un autre professionnel dont l’agence est située en centre-ville de Toulouse. Il souligne le fait qu’un nombre de visites deux à trois fois plus important qu’auparavant est nécessaire pour espérer vendre un bien.
Un marché qui repart timidement
« Le marché est en train de repartir doucement », assure David Pratas, directeur d’agence et associé de l’agence Avant-Garde Immobilier. « L’année dernière, les acheteurs étaient intéressés par des biens à hauteur de 150 000 euros. Ceux intéressés par des biens compris dans une fourchette entre 150 000 et 500 000 euros avaient disparu. Aujourd’hui, ils commencent à revenir. Je n’avais pas reçu, par exemple, un seul appel pendant neuf mois pour une maison à 520 000 euros, jusqu’à janvier », précise David Pratas.
La profession est optimiste quant à l’avenir. « Il faut accompagner les acheteurs dans leurs projets, qu’ils soient en adéquation avec leurs finances, et ainsi leur redonner confiance dans le marché », confie un professionnel de la pierre.