Que vous soyez tiré à quatre épingles ou que vous ayez adopté la tendance « décontracté », votre tenue vestimentaire impacte toujours votre image professionnelle. C’est ce que nous explique avec précision Agnès Ceccarelli, Professeur Associé à ICN Business School dans le département ressources humaines et comportement organisationnel.


Si l’adage populaire « l’habit ne fait pas le moine » vise à nous mettre en garde contre l’aspect superficiel et trompeur du vêtement, peut-on réellement se défaire de certaines normes vestimentaires ? Dans le monde professionnel, la question de la tenue varie selon les milieux, le cadre de travail, la nature des missions, etc. Le Code du travail français prévoit que l’employeur est en droit d’imposer une tenue à ses employés, à condition qu’elle soit justifiée par la nature de la tâche à accomplir : raisons de sécurité, d’hygiène, ou pour l’image de marque par exemple. Un dress code explicite peut aussi être formalisé dans les chartes, les règlements intérieurs des entreprises de façon plus ou moins détaillée, plus ou moins coercitive. De façon globale, une entreprise est en droit d’exiger des vêtements propres et décents à ses employés (le sale, le vieux, le déchiré, ou encore l’indécent sont rejetés).

Vers la disparition des dress codes ?

Dans de nombreuses sphères, y compris immobilière, nous assistons néanmoins à un net assouplissement, voire à une disparition des règles vestimentaires explicites  (1). À titre d’exemple, si l’obligation de porter la cravate au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale a été abandonnée en juillet 2017, la même tendance se retrouve dans les cabinets d’audit, de conseils, et même dans l’immobilier. Il est désormais bien plus courant de se vêtir de façon détendue et casual. Nous avons toutes et tous observé la tendance jean/baskets/t-shirt, largement déclinée dans des versions plus ou moins chics et travaillées.

Pas de règles ne veut pas dire pas de dress code

Pour autant, cette forme de relâchement du formalisme vestimentaire, illustrée par le style casual wear (2) ou le Friday wear (3), initié aux États-Unis dans les années 1980 et depuis largement répandu, n’en reste pas moins une autre forme de règle. Il existe toujours dans ce style plus décontracté des codes à respecter.

Pour les employés travaillant uniquement à leur bureau, sans être en représentation et sans contrainte professionnelle particulière, un dress code plus « casual » se traduit par le trio jeans/baskets/t-shirts tout en respectant une forme d’élégance et de décence. D’autre part, un style décontracté imprime en réalité certaines normes à suivre sous la forme de règles tacites. Adopter la tendance actuelle qui prône le credo « T-shirt is the new suit » permet d’afficher le « cool », la décontraction, la jeunesse, l’avant-gardisme, l’ouverture d’esprit et l’agilité qui reflètent les nouveaux modes de travail actuels.

Dès lors, le dress code, qu’il soit affiché ou tacite, explicite ou implicite, n’en reste pas moins toujours présent dans le monde professionnel. De surcroît pour les professions en relation avec le public, comme les métiers de l’immobilier, on peut ajouter que la tenue vestimentaire fonctionne et intervient comme un langage. Un langage qui parle du professionnel lui-même, de sa personnalité, de son mode de travail, de ses pratiques, de ses goûts, de sa vision… À qui y est sensible et sait le décrypter, il transmet un message qui, pour de nombreux clients, en dit long. Mieux vaut en être averti et soigner sa présentation pour être certain de valoriser son « capital image ». N’oublions pas que « la première impression est toujours la bonne, surtout quand elle est mauvaise », Henri Jeanson.

*Retrouvez la publication originale de cet article dans la revue The Conversation, consultable en ligne.

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