Anne va devoir refaire son appartement intégralement. «Pour le remettre en état, et certainement pas au niveau initial ou originel, il faut que jâavance plus de 20.000 euros. Ãtant retraitée, je nâen ai pas les moyens», confie-t-elle. Il nây a plus de salle dâeau, la douche et les toilettes ont été cassées, les radiateurs ont été arrachés et les murs sont crasseux. Le frigo et la machine à laver ont disparu. Ce nâest pas un squatteur qui a provoqué tous ces dégâts mais bien une locataire.
Pourtant, Anne avait un projet bien ficelé: passer sa retraite en Vendée et mettre en location un studio de 27 mètres carrés à Ãvreux, dans lâEure (27), pour engranger des revenus supplémentaires. En 2016, une locataire emménage dans lâappartement. Tout se passe bien, Anne ne peut pas se plaindre dâimpayés de loyers. En 2022, la locataire, qui bénéficie dâune mesure de protection de lâUnion départementale des associations familiales, Udaf, change de tuteur. Le comportement de la locataire change alors. Les premiers impayés arrivent.
LâUdaf ne peut pas avancer les frais
Anne décide de récupérer le logement et de le mettre en vente. Elle découvre alors avec stupeur lâétat du logement. «Ma locataire a complètement saccagé lâappartement et lâa rendu insalubre», se lamente-t-elle, auprès dâActu.fr. Elle sollicite un huissier de justice qui réalise un état des lieux de sortie. Anne fait également appel à un médiateur de justice mais lâUdaf ne fait même pas le déplacement. LâUdaf a uniquement refait le sol de la cuisine après avoir indiqué que la locataire nâavait pas les moyens de payer le reste. «LâUdaf a reçu un mandat du juge des contentieux de la protection pour représenter un majeur sous tutelle. Une personne sous tutelle nâa pas la capacité de signer un contrat de location, ni aucun acte de la vie courante. Le contrat a donc été signé par lâUdaf pour le compte de cette personne. Tous les frais restent à la charge du majeur protégé. LâUdaf en tant que mandataire gère les comptes de la locataire et remboursera la propriétaire en fonction des moyens du majeur. LâUdaf ne peut pas avancer les frais», explique lâAgence départementale dâinformation sur le logement, Adil de Paris, au Figaro.
Des jours de congés pour faire les travaux
Que peut faire la propriétaire? «Elle est en droit de ne pas restituer le dépôt de garantie si lâétat des lieux montre des dégradations ou un défaut dâentretien du logement autre que lâusure normale du bien. Ensuite, elle peut faire faire des devis, des factures pour démontrer le préjudice subi et le coût de la remise en état et exercer un recours contre le locataire via lâUdaf. Toutefois, si la locataire nâa pas de revenus, si elle est insolvable, ne touche que des prestations minimales, la propriétaire aura beau avoir exercé un recours, avoir un jugement même, il sera difficile de le faire exécuter», recommande lâAdil 75. Contactée par Le Figaro, lâUdaf nâa pas répondu à nos sollicitations.
Cette histoire nâest pas sans évoquer celle dâun propriétaire qui devait verser 14.000 euros pour retaper le logement quâil mettait en location à Barbazan-Debat, dans les Hautes-Pyrénées (65), en région Occitanie. En plus de supporter des impayés de loyer, le propriétaire sâest retrouvé avec un logement dans un état déplorable sur les bras: les pavés de la terrasse ont été descellés, les murs ont pris la couleur sombre du tabac, la cuisine et lâescalier ont été dégradés. Deux réfrigérateurs avec de la nourriture moisie ont également été laissés dans le garage. Ne disposant pas dâune somme aussi faramineuse, le propriétaire a décidé de rénover lui-même le logement. Pour cela, il a dû poser des jours de congés.