Quelle est la tendance du marché de l’immobilier en 2024 à Figeac ? Regards croisés de deux agents immobiliers pour dresser l’état actuel du marché qui repart à la hausse alors que les taux de crédit sont orientés à la baisse et que les prix sont désormais stabilisés.
Installé au comptoir de son agence immobilière, Francis Salaviale a le sourire. Ses yeux rivés sur son ordinateur portable, le directeur de l’Agence Hamilton / Sélection Habitat, située au 9 rue de la République, est confiant. Après une année 2023 en demi-teinte, les premiers mois d’exercices de l’année sont encourageants. Les ventes repartent à la hausse, aidées par une stabilisation des prix et des taux d’intérêt.
Spécialisée dans la vente de demeures de caractère, l’agence, qui fêtera le 27 juin prochain son vingtième anniversaire, est notamment bien positionnée auprès de la clientèle étrangère, toujours à la recherche de maisons Querçoises dans un rayon de 10 km autour de Figeac, vallées du Célé et du Lot en tête. « Des Hollandais, des Belges mais aussi des nouveaux zélandais ! », précise Francis Salaviale. Cette clientèle représente près d’un tiers des ventes estime de son côté Damien Sounillac pour des biens supérieurs à 300 000 €.
La baisse des taux d’emprunt relance le marché de l’ancien
« Nous avons aussi de plus en plus de personnes résidentes dans le sud-est de la France qui recherchent un peu de fraîcheur après des étés particulièrement caniculaires. » Damien Sounillac, directeur de l’agence Stéphane Plaza installée depuis un an au 10 rue de la république confirme : « Le téléphone n’arrête pas de sonner ». Si le printemps est souvent une bonne période d’activité, cette année la reprise s’explique par une baisse des taux d’emprunt. Il y a encore quelques mois, le taux d’intérêt était de 4,5 % sur 20 ans pour un bien affiché à 200000 € en vitrine. « Aujourd’hui, nous sommes à 3,6 % », précise Damien Sounillac.
Cette éclaircie du marché est favorable aux populations les plus aisées qui disposent d’une capacité d’emprunt ou de liquidité suffisante pour acquérir leur bien au comptant. Pour les primo-accédants, cela reste compliqué. Francis Salaviale analyse : « Les jeunes qui voudraient acquérir un bien à 200 000 euros, doivent rembourser des mensualités qui avoisinent les 1 400 euros, sans apport conséquent impossible pour eux de financer une acquisition au vu de la moyenne des salaires de la région. Dans ce contexte, les acquisitions se reportent sur le secteur de Capdenac où les prix restent encore accessibles. »
Des dispositifs allégés pour rénover l’habitat
Un autre point de crispation toujours d’actualité en 2024 concerne le montant de la taxe foncière à Figeac. « Comment voulez-vous que des jeunes s’y installent s’ils doivent payer entre 2000 et 3000 euros d’impôts ? », s’interroge Francis Salaviale. Conséquence directe, les nouveaux acquéreurs se reportent sur les communes avoisinantes. « Il y a tout de même un programme de subventions et d’aides à la restauration sur le centre ancien », tempère Damien Sounillac. Selon l’agent immobilier, la prime de 5000 € mis en place par le Grand Figeac est un vrai atout pour les ménages primo-accédants qui souhaitent investir dans des biens sans occupation depuis plus de deux ans. « Le dispositif maprimerenov permet aussi aux ménages les plus modestes de faciliter leur accès à la propriété, poursuit Damien Sounillac. Selon les critères, c’est jusqu’à 70 000 euros de primes pour la réfection du chauffage, de l’isolation, des menuiseries… ». Un dispositif allégé à partir du 15 mai prochain sous l’impulsion des professionnels. Jusqu’à la fin de l’année, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne sera plus obligatoire pour lancer des travaux de rénovation énergétique. « Le DPE est devenu un des critères prioritaires chez les plus jeunes acquéreurs », confie Damien Sounillac.
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Les biens classés A ne trouvent cependant pas toujours d’acquéreurs. « Ces biens sont 20 % plus chers », évalue Damien Sounillac. À Assier, une maison bioclimatique de 115m2 sur plus de 6000M2 ne trouve pas preneur. Il faut dire que le bien est affiché à un prix de 365 000 euros à la vitrine de l’agence Hamilton/ Sélection Habitat. Alors, que des corps de ferme disposant de plusieurs hectares se sont rapidement vendus au prix de 200 à 250000 €.
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Le marché de l’immobilier neuf toujours en baisse
La baisse des prix constatée en 2023 (autour de 10 % estime Damien Sounillac) est désormais une histoire ancienne. On assiste aujourd’hui à une stabilisation des prix analyse l’agent immobilier. Un facteur qui permet à Damien Sounillac de rester confiant pour les prochains mois. Seul le secteur de l’immobilier neuf reste en chute libre. En France, ce secteur enregistre toujours une baisse de près 40 % des ventes. En cause, « L’augmentation du coût des matériaux de plus de 20 % », conclut Damien Sounillac.