Deux immeubles fissurés sont en passe dâêtre démolis ce lundi à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône (13), sous les yeux ébahis des habitants du quartier. «Ãa fait bizarre, jâai une amie qui habitait dans cet immeuble», témoigne une passante au micro de TF1. Un chantier qui va durer un mois. Constitués de HLM datant des années 70, les immeubles nâétaient plus en état dâêtre habités.
En septembre 2023, un arrêté municipal de péril imminent paraît, ordonnant lâévacuation des lieux. «Pour des raisons de sécurité, compte tenu des désordres constatés, les immeubles K et M de Notre-Dame des Marins appartenant à 13 Habitat, doivent être entièrement évacués immédiatement par ses occupants», était-il écrit dans un communiqué de presse de la municipalité. «Ces deux bâtiments sont interdits dâaccès à leurs habitants pour quelque raison que ce soit», ajoute le communiqué. Les fissures apparentes sur le bâtiment K mettaient en péril la solidité de lâimmeuble, entraînant un risque dâeffondrement. Le bâtiment voisin M était en danger également. Composés de HLM bâtis dans les années 70, les édifices nâétaient plus habitables. «Les escaliers étaient écartés de 20 centimètres du mur, câétait impressionnant», sâalarmait un ancien locataire.
Ainsi, ce ne sont pas moins de 150 personnes qui ont été évacuées. Tous les habitants ont été relogés le soir même aux alentours avant de trouver une solution plus pérenne et certaines familles ont été hébergées dans un gymnase. Plusieurs habitants reprochaient au bailleur social 13 Habitat, bailleur social public du département des Bouches-du-Rhône et de la région Provence-Alpes-Côte dâAzur, dâavoir «laissé à lâabandon» la cité. Le bailleur social a concédé que «sur cette cité, le patrimoine est en mauvais état» mais il a estimé «quâil nây avait pas de risque identifié et quâaucune procédure en cours nâindiquait que la structure était fragilisée», a expliqué à lâAFP Romain Luongo, directeur de la communication 13 Habitat.
Des immeubles souvent vétustes
Concernant les autres immeubles situés à proximité, le bailleur a installé des capteurs. «Aujourdâhui, il nây a plus dâévolution. Il y a eu de lâinjection de béton dans les fondations. Plus rien ne bouge, il nây a plus de risque de fissures et dâeffondrement», tente de rassurer Alexandra Ellis, directrice du service Patrimoine et Développement de 13 Habitat. Le bailleur va démarrer en fin dâannée un nouveau chantier de rénovation des 18 bâtiments du quartier. Ce nâest pas le premier immeuble menaçant de sâeffondrer en raison de fissures. à Toulouse (31), un immeuble situé dans le centre-ville a été interdit dâaccès à ses occupants, vendredi 19 avril, par la mairie. Les quatre commerces situés en rez-de-chaussée, un salon de coiffure, un restaurant, un joaillier et une épicerie de nuit, ont dû fermer leurs portes. Personne ne vit dans cet immeuble, il sâagit dâun immeuble de bureaux. Un locataire des bureaux a signalé la présence de fissures évolutives à la mairie et des experts ont également détecté des planchers qui sâaffaissent, rapporte Actu.fr.
Différents éléments peuvent expliquer lâapparition de fissures dont la vétusté de lâimmeuble: «Plus un bâtiment vieilli, plus il est affecté de désordres imputables à lâancienneté de ses matériaux qui conduit souvent à des désolidarisations de ses éléments structurels souvent accompagnées de la corrosion de ses éléments métalliques et de la colonisation de sa charpente et de ses divers éléments structurels en bois par les insectes xylophages et les champignons lignivores», explique La Chambre des propriétaires du Grand Paris. Des travaux menés à lâintérieur ou à lâextérieur de lâédifice peuvent aussi le fragiliser. Le sol aussi, lorsquâil est argileux, peut entraîner des fissures.