Alors que dans quelques mois les propriétaires de logements devront s’acquitter de la taxe foncière, la note sera plus salée que l’année dernière et les précédentes.
Mais que représente le poids de cet impôt local par rapport au remboursement du crédit immobilier ? Éléments de réponse dans les 20 plus grandes villes françaises, pour le financement d’un bien de 70 m², avec une étude* du courtier en prêts Meilleurtaux.
Jusqu’à deux mensualités de crédit supplémentaires
La taxe foncière peut représenter jusqu’à deux mensualités de crédit supplémentaires par an dans certaines villes.
C’est le cas à Saint-Étienne où un propriétaire doit rembourser tous les mois 571 € pour son crédit immobilier et en plus 1 225 € pour la taxe foncière à l’année (102 € par mois), soit l’équivalent de 2 mensualités en plus.
À Mulhouse, il doit rembourser 547 € pour son crédit et 937 € de taxe foncière à l’année (78 € par mois), soit 1,7 mensualité supplémentaire.
Le poids de cet impôt local est également important à Nîmes et Perpignan (1,8 mensualité) et au Havre (1,7 mensualité).
« Au-delà de la hausse des taux d’intérêt depuis le printemps 2022 qui a clairement contribué à faire grimper la facture mensuelle et en ajoutant à cela la taxe foncière qui ne cesse d’augmenter, il est clair que la facture s’alourdit d’année en année pour les propriétaires, et ce sera évidemment la même chose en 2024 », explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.
Une mensualité et demie en plus
Un propriétaire à Dijon doit rembourser tous les mois 1 105 € pour son crédit immobilier et en plus 1 632 € pour la taxe foncière à l’année (136 € par mois), soit l’équivalent d’une mensualité et demie en plus.
Même constat à Orléans où un propriétaire rembourse tous les mois 1 037 € pour son crédit et en plus 1 568 € pour la taxe foncière à l’année (131 € par mois), soit une mensualité et demie en plus.
Un poids moyen dans certaines villes
À Metz, le poids de la taxe foncière représente 1 mensualité de crédit supplémentaire. Un propriétaire doit en effet débourser 936 € par mois pour son crédit et 80 € par mois pour la taxe foncière, soit 1 016 € à débourser tous les mois, fiscalité incluse.
Le poids de la taxe foncière pour un propriétaire grenoblois représente 1,2 mensualité de crédit supplémentaire par an. La mensualité de crédit s’élève à 1 239 €.
La taxe foncière seule lui coûte 1 535 € par an, soit 128 € par mois en plus. En ajoutant cette mensualité à celle de son crédit, le remboursement par mois passe ainsi à 1 367 €.
À Besançon, son poids est un peu plus élevé, représentant 1,3 mensualité de crédit. La mensualité de crédit est de 982 €, à laquelle il faut ajouter 110 € de taxe foncière par mois (soit au total 1 092 € à payer tous les mois).
Souvent inversement proportionnel au prix de l’immobilier
Dans certaines villes, la taxe foncière reste à des montants peu élevés, car le coût des mensualités de crédit y est très lourd.
C’est le cas à Paris (0,3 mensualité), ainsi qu’à Nice, Aix-en-Provence et Lyon (0,5 mensualité) et, dans une moindre mesure, à Strasbourg (0,8 mensualité).
À Paris, cet impôt a fortement augmenté passant de 770 € à un peu plus de 1 200 €, ce qui correspond finalement à un montant mensuel de seulement 104 € si on le rapproche de la mensualité de l’emprunt bancaire qui s’élève à 3 910 €.
« Avec des prix aussi élevés, le poids de la taxe foncière représente finalement une broutille, rapportée à ce qui est payé pour le crédit en tant que tel », analyse Maël Bernier.
« Saut de charges »
Pour un propriétaire à Lyon, la taxe foncière ne représente que 83 € de plus par mois, faisant passer le montant de la mensualité de 1 976 € à 2 059 €, taxe foncière incluse.
Alors qu’à Nantes, Nîmes ou Montpellier, c’est plus de 140 € par mois. À Strasbourg, la taxe foncière représente 97 € de plus par mois.
Si l’on ajoute la mensualité de crédit (1 534 €), un propriétaire doit débourser tous les mois 1 631 €. « Depuis 2023, plus aucun propriétaire de résidence principale ne paie de taxe d’habitation, la facture est donc moins élevée au total. Néanmoins, cela reste un élément supplémentaire à avoir en tête notamment pour les primo-accédants qui n’ont justement pas l’habitude de payer une taxe en plus des loyers : un saut de charge à intégrer dans les calculs », remarque Maël Bernier.
* Le calcul est réalisé pour un bien de 70 m² (prix au mètre carré, source : SeLoger) financé sur 20 ans au taux de crédit moyen consenti dans la ville donnée (moyenne janvier/juin 2024, source : Meilleurtaux), avec les montants moyens de taxe foncière 2023 pour un couple avec deux enfants suivant les évolutions telles que relevées ou annoncées (évolution 2023/2022, source : UNPI)