Pour Edouard Durier, vice-président chargé des affaires économiques, la crise du logement neuf, qui représente environ 48 % du chiffre d’affaires du bâtiment francilien, s’est avérée particulièrement violente en 2023.

En témoigne des chiffres qui n’ont cessé de dégringoler jusqu’à maintenant. Nous en sommes à 46 000 mises en chantier en 2023 et donc le marché retombe à un des plus bas historiques depuis les années 90“, a-t-il expliqué lors d’un point de conjoncture, appelant les dirigeants politiques à une prise de conscience sur le sujet.

Une chute de 24 % des mises en chantier du neuf

Cela correspond à une chute de 24 % des mises en chantier sur un an, avec un effondrement de 24 % également du nombre de permis de construire. “La conjoncture francilienne est encore une fois moins réjouissante qu’au niveau national“, a déploré Edouard Durier.

Tous les territoires franciliens et tous les types de logements (individuel, collectif, social, privé) sont en crise. Faute d’autorisation nécessaire et de l’explosion du prix du foncier, “les entreprises n’ont tout simplement pas la possibilité de répondre aux besoins des Franciliens, bien qu’elles en aient les capacités“.

Seul le marché de l’entretien-rénovation “parvient à progresser timidement sur un an, mais pas suffisamment pour offrir des perspectives réjouissantes au premier semestre 2024.

Si cette branche ne permet pas aux entreprises de travailler efficacement et massivement en 2024, de nombreuses entreprises de construction continueront de déposer le bilan, selon lui. Aussi, le secteur réclame de la simplification des normes, notamment.

Baisse du résidentiel non neuf en Île-de-France

Concernant le non résidentiel neuf en Île-de-France, les mises en chantier sont en baisse de 30 % sur 12 mois à fin décembre 2023. “Encore une fois, l’Ile-de-France connaît la plus grande baisse sur un an au niveau national pour la construction neuve de locaux“, a insisté Edouard Durier.

Les autorisations du bureau, marché longtemps porteur, sont en forte baisse, avec 38 % d’autorisation en moins sur 12 mois à fin décembre. L’Île-de-France pâtit notamment de la perte d’attractivité de La Défense et du premier croissant nord parisien.

Si l’ensemble des entrepreneurs ont la volonté de pérenniser leur activité économique et l’emploi salarié, la FFB se demande s’ils en auront les capacités en 2024, alors que la filière prévoit la suppression de 300 000 emplois sur le territoire national dans les années qui arrivent, soit 15 000 à 20 000 emplois en Île-de-France.

Selon la FFB, en 2023 les défaillances d’entreprises sont à un niveau comparable à 2019, une année record en IDF pour la construction.

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