Dans le prolongement du récent rapport de la Fondation Abbé Pierre appelant à prendre à bras le corps la question de la précarité énergétique d’été.

Ignes, syndicat des industriels qui proposent des solutions électriques et numériques pour le bâtiment, dévoile une analyse * de l’indicateur « confort d’été » du diagnostic de performance énergétique (DPE) à partir de la base de données de l’Ademe, agence de la transition écologique.

Résultat, les logements ne sont pas suffisamment équipés contre les fortes chaleurs. Un constat qui concerne également les logements performants énergétiquement.

L’absence de protections contre le soleil

L’étude montre que seulement 1 logement sur 10 analysés est suffisamment adapté au sens de l’indicateur « confort d’été » fourni dans les DPE.

Cet indicateur évalue ce niveau d’adaptation d’un logement sur une échelle de trois niveaux, – bon, moyen ou insuffisant -, en fonction de cinq paramètres : la présence suffisante de protections solaires extérieures, l’isolation de la toiture pour les logements au dernier étage, l’inertie du logement, son caractère traversant et l’équipement en brasseur d’air.

Près de la moitié des logements appartiennent au dernier niveau de confort d’été, soit « insuffisant », du fait principalement du manque de protections solaires extérieures (sur les baies orientées sud, est et ouest) qui concerne près d’1 logement sur 2.

Seulement 5 % des logements sont équipés d’un brasseur d’air (un appareil faisant circuler l’air ambiant).

Même pour les logements performants

« Un logement performant énergétiquement ne garantit pas systématiquement un bon confort d’été, loin de là », remarque l’étude. Ainsi, 31 % de logements classés A au titre du DPE sont jugés « insuffisants » au regard du confort d’été, et seulement 10 % atteignent le niveau « bon ».

Des erreurs constatées dans le calcul de l’indicateur

L’étude d’Ignes révèle un taux d’erreur de 26 % dans la notation des logements lié à la mauvaise application des règles de calcul de l’indicateur confort d’été.

Elle met également en évidence une surreprésentation des logements avec un indicateur « insuffisant » en zone rurale, pourtant moins à risque de surchauffe et d’effets d’ilot de chaleur, conséquence de la non prise en compte de la localisation (climat local, environnement proche…) » dans le calcul.

De plus, l’absence de prise en compte de la performance des équipements et matériaux de construction dénote par rapport au traitement des informations pour le calcul de la classe énergie.

« L’adaptation massive des logements commence par la capacité à donner une information permettant à tout un chacun de comprendre la qualité de son logement au regard du confort d’été », souligne Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’Ignes. « L’indicateur confort d’été du DPE pourrait constituer cet outil emblématique grand public. Nous appelons les pouvoirs publics à réunir au plus vite les professionnels du secteur pour travailler à son amélioration. »

* Étude Pouget Consultants-Ignes consistant en une analyse statistique de l’indicateur de confort d’été des DPE enregistrés dans la base Ademe DPE (version du 16 avril 2024). Elle procède également à une réévaluation des indicateurs en fonction des données renseignées dans les DPE, en appliquant les règles de calcul édictées par l’arrêté du 31 mars 2021 relatif au DPE pour les bâtiments ou parties de bâtiments à usage d’habitation en France métropolitaine. L’étude analyse également l’influence des autres paramètres du DPE sur la valeur de l’indicateur

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