Après des mois marqués par la morosité, le marché immobilier laisse présager des jours beaucoup plus radieux, avec une reprise de l’activité sur le front des transactions.
Et la baisse des taux d’intérêt vient regonfler le pouvoir d’achat des ménages. Tels sont les constats dressés par le portail d’annonces immobilières Immonot.com, qui publie tous les deux mois la tendance du marché immobilier en interrogeant des offices notariaux répartis sur le territoire national.
Une éclaircie sur le front des transactions
« Il est exceptionnel d’avoir un retournement de tendance aussi rapide et aussi prononcé », souligne Immonot.
Rares sont aujourd’hui les notaires encore pessimistes sur l’avenir du marché : leur part passe ainsi de 25 % en mars à 10 % en mai, alors que tous les autres prévoient soit la stabilité (70 %), soit un accroissement de leur activité (20 %).
« Cette situation semble s’expliquer par la conjoncture de deux facteurs très récents : la baisse rapide des taux d’intérêt conjointement à l’amélioration du pouvoir d’achat des Français », explique Immonot. « En moyenne, les taux fixes à 20 ans des crédits immobiliers ont chuté : une première fois de 4,5 à 4,1 % début février, puis une seconde fois en avril pour atteindre 3,9 % début mai. Or, on estime qu’un écart de 1 % modifie de 10 % le volume des transactions. En outre, quelque peu rassurés sur l’aide américaine en Ukraine, les ménages bénéficient actuellement d’une baisse des prix sur les matières premières importées et sur l’énergie. Et comme les derniers projets de modification de la retraite n’évolue pas suivant leurs attentes, il est tout à fait logique qu’ils se tournent de nouveaux vers l’immobilier pour assurer leur avenir. »
Baisse ou hausse des prix immobiliers : les avis divergent
Les offices notariaux qui prévoient une baisse des prix des logements fléchit à 32 % en mai (contre 51 % en mars). Ce chiffre est compensé par l’augmentation de ceux prévoyant la stabilité des prix.
Pour les prix des terrains, c’est l’inverse qui se produit puisque la part de ceux envisageant une chute des prix augmente de 35 à 46 % au détriment de ceux prévoyant une stabilité.
Cependant, 3 % des réponses vont vers une hausse, alors pour les logements, nul n’anticipe une augmentation des prix.
Profiter des conditions d’emprunt actuelles pour vendre
Les baisses successives des taux de crédit apportent un peu d’air frais dans l’évolution actuelle du marché. « Encore faut-il qu’elle se poursuive dans le temps sachant que l’OAT à 10 ans [sur lequel les banques ses basent en partie pour déterminer les taux d’intérêt destinés aux particuliers, NDLR], sensible à une éventuelle baisse de la note de la France sur le plan international, peut perturber cette tendance », précise Immonot.
Aussi, mieux vaut pour le moment vendre d’abord son bien avant d’en acheter un autre, ce que conseille 82 % des notaires interrogés, plutôt que l’inverse.
« Attendre, c’est risquer de laisser se dévaloriser le bien qui financera pour l’essentiel le projet d’achat », estime Immonot.
Un autre son de cloches pour les terrains
Du côté des terrains, les avis sont très partagés. Si 45 % des opinions recueillies privilégient la vente, 33 % conseillent d’attendre et 22 % l’achat.
« L’acquisition d’un terrain est une décision qui intervient quelques temps avant la vente des logements qu’on désire y construire. Toute la difficulté est d’apprécier le temps qui doit s’écouler entre ces deux moments et d’anticiper l’évolution du marché pendant cette période », reconnaît-il.
Les turbulences actuelles sur le plan socio-économique n’incitent pas à prendre position. » D’où cette répartition dans laquelle le conseil d’attendre prévaut chez un tiers des offices notariaux interrogés.