Depuis l’année dernière, les demandes pour des résidences secondaires repartent à la hausse, après une chute entraînée par la hausse des taux de crédit en 2022, selon une étude du courtier en prêts Pretto *.
Les régions proposant des prix plus modérés ont pris leur revanche sur les destinations traditionnellement prisées.
Une reprise vigoureuse, mais un marché toujours très cyclique
Les demandes pour des résidences secondaires sont particulièrement cycliques, avec une hausse marquée chaque été.
« Si l’augmentation n’avait été que de 40 % entre janvier et août en 2021 et 2022, la demande a quasiment doublé entre janvier 2023 et août 2023, signe d’une reprise forte. Ce rebond s’est confirmé avec un automne 2023 toujours dynamique, à des niveaux supérieurs aux pics des étés 2021 et 2022 », remarque Pretto.
Le début d’année 2024 confirme par ailleurs cette tendance haussière, avec un premier trimestre en hausse de plus de 50 % par rapport au premier trimestre 2023.
Un recul de l’attractivité de certaines régions
À la sortie du Covid, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et Normandie concentraient à elles seules un quart des recherches de résidences secondaires. Fin 2023, ce n’était plus que 20 %.
Entre 2021 et 2023, selon le courtier, la demande à destination de la région Paca a chuté de – 22 % et celle pour la Normandie de – 17 %.
La revanche des régions plus abordables
Les régions Pays de la Loire et Grand Est enregistrent la plus forte croissance en termes d’attractivité pour les résidences secondaires, avec respectivement + 29 % et + 26 % de demandes entre 2021 et 2023.
Suivent la Bourgogne-Franche-Comté (+ 20 %), les Hauts-de-France (+ 15 %) et la Bretagne (+ 12 %). « Ces régions en croissance sont des régions dans lesquelles les prix moyens des biens sont dans la moyenne basse par rapport à la France entière », indique Pretto.
Avec l’essor du télétravail, l’intérêt d’une résidence secondaire plus proche du lieu d’habitation semble se confirmer.
Entre 2021 et 2023, la part de la région Paca dans les demandes des Franciliens a par exemple chuté de – 29 %, au profit de régions plus proches comme le Grand Est (+ 28 %) ou la Bretagne (+ 17 %).
Un rebond de la demande chez les non-résidents français
Les non-résidents, venus des États-Unis, de Grande-Bretagne ou encore du Benelux, représentent une part importante des projets d’achat de résidences secondaires en France.
Cependant, les conditions d’octroi des crédits se sont particulièrement durcies pour eux depuis mi-2022 et la remontée des taux d’intérêt, ce qui a généré une baisse significative de la demande.
Des biens plus chers
Après un pic fin 2021, la part des non-résidents français a chuté de – 50 % jusqu’en avril 2023, au point de ne représenter plus que 7 % de la demande.
Depuis, elle semble repartir et renouer avec des hauts niveaux proches de 2021, à plus de 12 %. L’âge moyen des emprunteurs non-résidents (56 ans) de résidences secondaires est plus élevé que celui des emprunteurs traditionnels (44 ans), et les biens achetés sont 65 % plus chers, dépassant en moyenne la barre des 530 000 €.
* À partir des inscriptions sur le site de Pretto avec une demande pour des résidences secondaires. Il s’agit de l’étape après la simulation qui déclenche un accompagnement du courtier (mais qui ne débouche pas forcément sur un prêt, le projet pouvant par exemple être abandonné en cours), avec une volumétrie représentant environ 100 000 clients chaque année