C’est dans un contexte d’instabilité politique suite à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale que la FNAIM a organisé ce mercredi 12 juin une conférence de presse. L’objectif ? Dresser le bilan de ce premier trimestre 2024. Baisse des volumes de vente, augmentation des défaillances d’agences immobilières… L’heure n’est guère aux réjouissances pour Loïc Cantin, son président.


Selon la Fédération nationale de l’immobilier, le nombre de ventes enregistrées est en baisse de 23 % sur un an, avec seulement 822 000 actes signés, soit le volume enregistré le plus bas depuis 2016. Un repli qui concerne désormais l’ensemble du territoire métropolitain.

Si la baisse des transactions affiche aujourd’hui un ralentissement, ce chiffre devrait continuer de baisser en 2024 pour atteindre un plancher à la fin de l’année à 800 000 transactions. « La baisse est attendue jusqu’à fin 2024, pour une reprise courant 2025 », prédit ainsi Loïc Vantin. Et de souligner : « Il existe une corrélation évidente entre cette baisse des volumes de vente dans l’ancien et les volumes de crédits distribués. »

La production de crédits qui atteignait 22,6 milliards d’euros en mai 2022 a ainsi chuté à 8,7 milliards en mars 2024, soit un montant divisé par 3 en seulement 2 ans. Une baisse lourde de conséquences pour le pouvoir d’achat des Français. Si la FNAIM souligne un redémarrage de la production de crédits depuis le mois de mars, les résultats des élections européennes du 9 juin pourraient faire émerger de nouvelles tensions sur les taux et fragiliser encore le plan de financement des ménages français.

Sans compter que la baisse des taux est toujours insuffisante pour relancer le marché immobilier observe la Fédération . « Après un mouvement baissier des taux d’intérêt des crédits amorcé fin 2023, ils devraient se stabiliser à un palier autour de 3,5 % au cours du troisième trimestre 2024 », indique-t-elle.

La baisse des prix se poursuit

Quant aux prix immobiliers, la baisse s’est désormais généralisée. « La baisse des prix sur un an, de 3,8 % en moyenne en France, concerne presque tous les territoires et toutes les régions. C’est la plus forte baisse depuis 15 ans », précise le président de la FNAIM. Au niveau national, le prix moyen au mètre carré s’établit ainsi désormais à 2 926 euros. En fonction de l’évolution des taux d’intérêt, la baisse pourrait osciller entre – 5 et – 7 % sur l’année 2024. En juin 2024, la chute est plus marquée pour les appartements (- 4,1 %) que pour les maisons (- 3,6 %).

A noter qu’à Paris, l’érosion des prix est supérieure à la moyenne : avec une baisse de 7,7 % en un an et de 14 % depuis la crise sanitaire. La chute est particulièrement importante dans les arrondissements périphériques qui avaient vu leurs tarifs fortement augmenter après le confinement. Cette baisse des prix sera-t-elle suffisante pour relancer le marché ? Seul l’avenir nous le dira…

Le nombre de défaillances d’agences au plus haut

Dans un tel contexte, les professionnels de l’immobilier subissent la crise de plein fouet. A fin avril, le nombre de défaillances d’agences immobilières s’établissait à 1 120, soit une hausse de 112 % en un an et la faillite d’une agence sur 24. Pour la FNAIM, la situation ne devrait guère s’améliorer dans les mois à venir, puisque cette dernière maintient ses prévisions établies en juin 2023 à 1 400 défaillances d’ici la fin de l’année.

Du côté des administrateurs de biens, force est de constater que la situation est également difficile. Ils affichent ainsi une défaillance sur 110, soit une hausse de 35 % sur les 12 derniers mois.

« La hausse soudaine des taux d’intérêt conjuguée au remboursement des PGE et des URSSAF a précipité les défaillances d’entreprises », analyse la FNAIM.

A noter que si le nombre de collaborateurs « salariés » reste stable, celui des collaborateurs « agents commerciaux » enregistre, quant à lui, un fort déclin. Alors qu’ils étaient au nombre de 93 383 en juillet 2023, ils n’étaient plus ainsi que de 78 946 en avril 2024.

 

 

Stéphanie Marpinard

Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d’un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l’immobilier, l’emploi et les ressources humaines.

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