Peut-on encore parler de «querelle» de voisinage? à Quessy, commune associée à Tergnier (Aisne), le différend qui oppose depuis des mois une famille vivant dans une maison du village et leur voisine occupant une caravane tient plutôt de la guerre. Lâanimosité entre les deux camps a déjà mobilisé par le passé la municipalité, la justice et les forces de lâordre. Et juste avant le réveillon du Nouvel an, où les problèmes les plus courants concernent généralement les fêtes non autorisées, une nouvelle étape a été franchie. La maison qui avait déjà été caillassée, dans le passé, par des soutiens de la voisine à la caravane, a purement et simplement été soufflée par une explosion dans la nuit du 28 au 29 décembre.
La violence de la déflagration a été telle quâil ne reste quasiment rien de lâhabitation. Dâailleurs, la maison mitoyenne nâa pas été épargnée, ses quatre habitants devront être relogés. Fort heureusement, les deux maisons touchées nâétaient pas occupées au moment des faits. Ce qui nâa pas empêché lâexplosion de causer un blessé sérieux: un homme qui se trouvait sur le trottoir, peut-être un simple passant, atteint par des projections de gravats, selon lâAisne Nouvelle . Pour le voisinage qui a entendu deux détonations avant une troisième plus forte, lâorigine criminelle de cette explosion ne semble pas faire de doute. Deux personnes dont lâune était cagoulée auraient dâailleurs été vues en train de sâenfuir juste après lâexplosion. Reste à déterminer le rôle du blessé, passant ou suspect.
Un marteau ou un pied de biche pas loin
Une chose est sûre: une enquête en flagrance a été ouverte par le parquet de Laon pour «destruction volontaire par moyen dangereux» et le contentieux entre voisins courait depuis un an et demi. Devant France 3, le maire de la commune a rapporté «des problèmes de voisinage qui demeurent depuis un certain temps» entre les propriétaires de la maison et les habitants dâune caravane stationnée sur un terrain à lâarrière. Dâailleurs en novembre dernier, la justice avait condamné le beau-fils de la propriétaire de la caravane pour menaces de mort envers les voisins. Ce qui nâavait pas empêché les relations de se détériorer: jets de cailloux, destruction de mobilier de jardin, volets défoncés à coups de club de golf… La situation était telle que dès septembre, la famille occupant la maison a préféré vider les lieux pour garantir sa sécurité après sâêtre relayée pour monter la garde la nuit, avec «un marteau» ou «un pied de biche» à portée. Lâenquête de la police devra éclairer les circonstances de lâexplosion sur ce dossier suivi de près par la préfecture de lâAisne.