Le volume d’offres de biens à louer cet été était au plus bas, avec une offre deux fois et demie moins importante à Marseille en 2024 qu’en 2019. Au total, on comptait moins de 2 200 appartements sur le marché de la location longue durée dans la cité phocéenne. Ce constat dressé par Bien’Ici, à l’occasion des Estivales Logement met au jour la faible offre des petites surfaces (studios et T2), des biens qui sont transférés vers le marché de la transaction.
« Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce transfert« , note Séverine Amate, Fondatrice d’Amate Réseaunance et experte des questions immobilières. D’abord, la loi Climat et résilience, qui provoque un retrait de certaines annonces de locations aux mauvais diagnostics énergétiques DPE. Et, parmi les biens qui sortent du marché locatif, notons que les passoires thermiques tiennent une place qui devrait tendre à s’amplifier en 2025, avec l’interdiction de louer un logement classé G. Puis, le boum des locations saisonnières qui affaiblit le parc locatif ; et enfin le non-renouvellement des baux.«
Aujourd’hui, les étudiants ou les jeunes actifs restent plus longtemps, quitte à payer le loyer en été, par crainte de ne pas retrouver de logement à la rentrée. Quant aux actifs censés franchir le cap de l’acquisition, les fameux primo-accédants, ils se retrouvent exclus du marché transactionnel et ne quittent pas leur location.
« Les jeunes actifs et les étudiants se cannibalisent. Ils cherchent les mêmes biens. En vain. Or, une ville qui ne peut accueillir ni ses ménages modestes, ni ses étudiants, ni ses jeunes actifs… ne gagne plus en attractivité« , pose l’experte.