Des assurances peu utiles et très chères grèvent le budget de nombreux ménages. Une loi permet d’y échapper.
Par méconnaissance les Français perdent énormément d’argent. Nombreux sont les ménages qui, lors de l’achat d’un produit électronique ou électroménager, vont souscrire à une assurance. Pour un téléphone, une machine à laver, ou même pour la réservation d’un billet de transport, les vendeurs proposent des « assurances affinitaires ».
Concrètement, selon le site du comparateur d’assurances Les Furets, une assurance affinitaire est définie comme « toute garantie d’assurance, d’assistance ou de service en lien avec un produit ou un service présenté par un distributeur non-assureur ». En clair, lorsqu’un consommateur achète un smartphone, le vendeur n’est pas une compagnie d’assurance et pourtant il propose à son client d’assurer le téléphone.
Ces assurances promettent une protection en cas de perte, vol ou dommage, mais dans la réalité, les garanties offertes sont souvent limitées et difficiles à faire valoir. Preuve du mécontentement des consommateurs : en 2023, le Médiateur de l’Assurance a reçu 30 620 saisines en rapport avec les assurances affinitaires, soit une augmentation de 42% par rapport à l’année précédente. Or, une loi permet aux clients de renoncer à ce type d’assurances, souvent très onéreuses, même après y avoir souscrit.
En effet, le coût élevé des assurances affinitaires par rapport aux garanties offertes est justement un point de friction majeur entre les clients et les vendeurs. L’association de consommateurs, UFC Que Choisir a récemment remis en question l’utilité des assurances affinitaires, soulignant que « le rapport qualité-prix est souvent défavorable au consommateur ». Par exemple, dans le cas d’un téléphone volé lors d’une agression physique, la garantie de remplacement ne s’applique généralement pas, laissant le propriétaire sans protection malgré le paiement régulier de primes.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a soulevé des inquiétudes quant à l’efficacité de ces assurances. Selon l’ACPR, seule une faible proportion des primes versées, entre 5 et 20%, sert réellement à indemniser les consommateurs.
De son côté, le médiateur de l’Assurance, Arnaud Chneiweiss, va jusqu’à recommander aux assureurs de « veiller à ce que leurs produits aient bien une utilité pour leurs assurés » et à « attirer l’attention des assurés sur le caractère limité de leurs garanties si tel est le cas ». En clair, il suggère que ces assurances sont souvent chères pour les services qu’elles apportent, voire inutiles dans certains cas.
Il est important de noter qu’une loi existe pour protéger les consommateurs contre ces pratiques. La loi Hamon, entrée en vigueur en 2014, permet aux consommateurs de résilier une assurance affinitaire au bout d’un an de contrat, que ce soit pour l’assurance d’un produit ou d’un service. Pour les contrats mensualisés, la résiliation est possible à tout moment. De plus, la loi a instauré une période de rétractation de 14 jours à la souscription d’une assurance affinitaire.