Attention au montant affiché sur son contrat de gaz ou d’électricité. Il n’est pas forcément juste.
Plus de 4 000 euros de facture d’électricité ! C’est la somme exorbitante qu’un particulier a dû régler l’an dernier auprès de son fournisseur d’énergie. En effet, certaines offres de gaz ou d’électricité peuvent sembler alléchantes de prime abord, mais en examinant bien les petites lignes du contrat on comprend vite que la note va être particulièrement salée.
La faute aux pratiques commerciales de certains fournisseurs d’énergie comme Engie, ENI, Wekiwi et Ohm Energie, désormais dans le viseur du Médiateur de l’énergie. Dans son dernier rapport annuel qui recense les litiges entre les consommateurs et les entreprises du secteur de l’énergie, cet organisme a pointé du doigt ces 4 fournisseurs de gaz et d’électricité. Le rapport révèle que la majorité de ces litiges a été signalée à la Direction générale de la Concurrence de la Consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour non-respect du code de la consommation.
Le Médiateur de l’énergie a épinglé en particulier Engie, ENI, Wekiwi et Ohm Energie, en raison du montant des factures envoyées aux consommateurs. Ces fournisseurs se mettent en avant en présentant des factures mensuelles très attractives. Argument pertinent puisqu’en France la quasi-totalité des foyers choisissent de mensualiser leurs factures de gaz ou d’électricité. Concrètement, les ménages paient le même montant tous les mois, puis, au 12e mois, le fournisseur leur envoie une facture de régularisation. Cette dernière présente la somme à verser en supplément si la consommation réelle d’énergie a été plus importante que celle estimée initialement.
Or, certains fournisseurs ont tendance à sous-estimer délibérément la consommation annuelle des clients pour pouvoir proposer des mensualités très basses et signer ainsi plus de contrats. Les consommateurs croient faire une bonne affaire dans un premier temps, mais la douloureuse nouvelle tombe au bout d’un an, avec la facture de régularisation. Les montants à régler sont alors parfois très élevés. En clair, les fournisseurs communiquent sur des mensualités sous-estimées plutôt que sur le prix du kilowattheure (kWh) ou sur le tarif de l’abonnement.
Le rapport du médiateur souligne que ces litiges sont d’autant plus embarrassants qu’ils touchent parfois des ménages vulnérables disposant de faibles revenus, qui se retrouvent avec des factures de régularisation particulièrement salées. Il cite l’exemple d’une famille vivant dans une maison de 90m2 alimentée à l’électricité. Le commercial d’ENI avait estimé leur consommation annuelle à 1450 kWh, fixant les mensualités à 58 euros. En réalité, leur consommation réelle était plutôt de l’ordre de 7000 kWh en moyenne. Résultat : une facture de régularisation de 1500 euros à laquelle le consommateur ne s’attendait pas du tout.
Pour éviter ce genre de mauvaises surprises, le Médiateur de l’énergie recommande de bien vérifier le tarif annuel, et pas seulement le montant mensuel affiché, avant de souscrire une offre d’électricité ou de gaz.