Entre juin 2023 et mai 2024, 127 100 permis de construire pour des logements individuels (maisons et lotissements) ont été délivrés, marquant une baisse de 18,4 % sur un an. Le ministère indique que ces autorisations « atteignent leur niveau le plus bas depuis le début de l’observation de la série statistique en 2000 ».

À la crise de l’immobilier neuf s’ajoute, pour les maisons individuelles, l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols inscrit dans la loi, qui décourage ce type d’habitat très consommateur de terres.

L’ensemble des permis de construire délivrés sur 12 mois atteint également un chiffre historiquement bas, avec 353 800 logements, individuels et collectifs confondus, autorisés à la construction entre juin 2023 et mai 2024. Ce chiffre, en baisse de 15,5 % par rapport aux 12 mois précédents (juin 2022-mai 2023), n’a jamais été aussi faible depuis plus de trente ans. Pour les logements collectifs, 226 800 permis ont été délivrés, soit une baisse de 11,9 % sur un an.

Le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, s’établit à 280 100 tous types de logements confondus, en baisse de 21,5% par rapport aux 12 mois précédents, mais semble se stabiliser depuis début 2024.

Des causes multiples

Les causes de la crise dans le secteur de la construction de maisons individuelles sont multiples. D’abord, des chocs extérieurs ont joué un rôle significatif. Les prix des matériaux de construction ont fortement augmenté depuis la pandémie de Covid-19, une situation exacerbée par la crise énergétique résultant de la guerre en Ukraine déclenchée en 2022. De plus, la remontée des taux d’intérêt a réduit la capacité des ménages à investir dans l’immobilier.

Le Gouvernement est également souvent accusé de faire des économies budgétaires sur le logement, en réduisant progressivement des dispositifs de soutien à la construction, tels que le prêt à taux zéro, la niche fiscale Pinel, et le financement du logement social.

En outre, des normes environnementales plus strictes, visant à construire des bâtiments moins énergivores et mieux adaptés au réchauffement climatique, ont également augmenté les coûts de construction, selon les organisations patronales.

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