l’essentiel
Malgré un léger regain des ventes à investisseurs ce trimestre, les promoteurs toulousains restent extrêmement pessimistes pour la fin 2024 et surtout pour 2025. Leur crainte ? De nouveaux licenciements et dépôts de bilan dans la profession faute de soutien gouvernemental.

« Nous n’avons toujours pas touché le fond et la hausse de 30 % des ventes à investisseurs constatée ce trimestre, n’a été qu’un petit effet d’aubaine avant l’extinction du dispositif Pinel prévu fin 2024. En réalité, l’industrie du logement est au plus mal, nous sommes très inquiets pour les mois venir « . C’est en ces termes que Mickaël Merz, le président de l’Observer de l’immobilier toulousain et PDG de Sporting Promotion, a introduit ce jour la présentation des derniers chiffres de la vente de logements neufs.

Pour MIckaël Merz, il y aura de nouvelles défaillances dans la profession en 2025
DDM – Béatrice Girard

Ce trimestre, en effet à peine 2 021 lots ont été mis en vente dans l’aire urbaine toulousaine, c’est 25 % de moins que l’année dernière à même époque.  » Nous devrions terminer 2 024 avec à peine plus de 2 500 ventes réalisées, c’est très loin évidemment de l’objectif de 7 500 logements neufs à produire chaque année. Ceci augure aussi d’années de pénuries et de répercussions énormes à venir sur le marché de la location. »

Baisse des ventes en bloc

Si les promoteurs ne lancent plus d’opérations en ce moment, c’est notamment parce que les précommercialisations nécessaires pour commencer les travaux, ne se font plus.  » Les particuliers ne sont pas en mesure aujourd’hui d’acheter un logement avec 20 mois d’avance ; quant aux institutionnels qui rachètent en bloc, ils nous ont beaucoup soutenus en 2023 mais sont maintenant en retrait, faute de trésorerie « , décrypte le promoteur.

En effet ce 3e trimestre, seules 401 ventes en bloc ont été conclues dans l’aire urbaine, soit une baisse de 37 %.
Les prix quant à eux, ne baissent quasiment pas dans le neuf. Ils s’affichent à 4 470 euros/m2 (-1 %) dans l’aire urbaine et à 4 655 euros/m2 (-2 %) à Toulouse.

Les défaillances d’entreprises vont se poursuivre

Dans ce contexte tous les promoteurs sont en difficulté et les annonces de redressements judiciaires et ou de plans sociaux se succèdent. « L’estimation de la FPI à ce jour, c’est que les promoteurs ont perdu 15 % de leurs collaborateurs, et il ne fait aucun doute qu’il y aura d’autres plans de licenciements », assure Mickaël Merz.

Le constat est identique au niveau local. « Depuis le début de l’année, nous avons déjà perdu 12 % de nos adhérents au sein de l’Observer et nous nous attendons à ce que ce chiffre double « , évalue de son côté Jean-Baptiste Crampes, président de l’UNAM Midi-Pyrénées et trésorier de l’Observer.

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