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Inhabitée depuis 2013, l’ancienne gendarmerie de Gaillac a été mise en vente par le conseil départemental qui possède les bâtiments. De quoi rendre nostalgique ses anciens occupants, qui se souviennent de leur vie dans ce bâtiment.

Vends gendarmerie, inhabitée depuis 2013. Prix : 313 000 €. Ce n’est pas une annonce trouvée sur le ‘Bon Coin’. C’est une décision du conseil départemental du Tarn, qui a mis en vente l’ancienne gendarmerie de Gaillac. « Une construction des années 1960, sans double vitrage, sans isolation phonique, avec des fenêtres et des volets en bois. Le démarrage des camions réveillait les familles la nuit », témoigne le major Alain Dourel, qui y a vécu plus de dix ans (1991-2004). « Il n’y avait aucune rénovation. L’entretien relevait des familles. Quand l’une partait, celle qui la remplaçait faisait des travaux, souvent à ses frais », ajoute-t-il.

Mais il y avait un gros avantage à être en centre-ville. « Les gens s’arrêtaient pour signaler ce qu’ils avaient vu. On était au plus près de la population », ajoute le major.

En retraite, le colonel Jacques Lambert, a commandé la gendarmerie de Gaillac de 1993 à 1997. Logé à l’extérieur, il connaissait bien le bâtiment où il avait son bureau : « Une douzaine d’appartements, deux autres au-dessus de la brigade pour l’équipe de recherche, et un autre situé à droite de l’entrée. Petite cuisine, petit séjour, chambres exiguës.

« Aujourd’hui, on est excentré »

Mais leur inconvénient majeur est qu’ils étaient mal isolés, sur le plan phonique et thermique. Une chaleur étouffante l’été dans les appartements, alors que l’hiver, on avait du mal à les chauffer ». Cette situation entraîne un important turn-over : « des épouses supportaient mal ces conditions de vie ». Les enfants tapaient dans le ballon dans la petite cour, au milieu des véhicules.

« Il n’y avait pas d’aire de jeux. Mais la cour fermée et la présence au centre-ville avaient deux avantages : les enfants étaient en sécurité et ils pouvaient aller à l’école à pied. Idem pour les mères au foyer qui n’avaient pas besoin de prendre la voiture pour aller faire les courses. Aujourd’hui, hors des villes, on est excentré par rapport aux activités scolaires et marchandes », note ce gradé retraité.

Pour la construire ce fut toute une histoire : l’Arlésienne du Gaillacois : on en parlait sans cesse dans années 1980. Encore fallait-il dénicher un terrain disponible. « Je faisais mon footing. Je vois un grand pré. Peu après, je rencontre Charles Pistre le maire, et conseiller général. Je lui en fais part. Je ne m’en attribue pas la paternité. Cela a mis dix ans avant qu’elle soit construite. Mais elle s’est bâtie sur ce terrain ».

Les gendarmes vivent-ils aujourd’hui dans un 4 étoiles ? Loin s’en faut. Certains se plaignent de l’isolation phonique, voire d’importante humidité sur les murs et plafonds. Rien n’est jamais parfait.

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