«Nous nâavions vraiment pas besoin de ça!», souffle Jordan Frarier, président de Foncia Transaction. La crise politique que traverse la France, a été vécue comme un coup de massue par le monde de lâimmobilier. Le crédit en est une illustration parfaite. Les taux baissent, les banques partent à la conquête de nouveaux clients et la production de crédit a grimpé de 29% entre mars et avril, selon la Banque de France. Mais la dissolution est passée par là . Les acheteurs qui ont bien avancé leur projet immobilier, se précipitent chez leur banquier pour bloquer le taux de crédit et le finaliser. Les autres attendent les résultats des élections législatives pour voir si les taux de crédit risquent de se remettre à grimper, après avoir baissé ces six derniers mois.
Câest la question sur les lèvres des futurs acheteurs: les taux de crédit vont-ils grimper? Ãtonnamment, les Français pensent que non. Ils sont 37% à sâattendre quâils baissent et 26% quâils vont rester stables, selon un sondage réalisé par le courtier Cafpi, entre les 11 et 23 juin, soit après lâannonce de la dissolution. Seulement 11% estiment quâils vont augmenter. Signe que le marché est en pleine incertitude, un quart des personnes interrogées déclare ne pas savoir. «Si lâinflation ralentit encore, on peut penser que la Banque centrale européenne continue de baisser ses taux directeurs et ainsi contrebalance lâimpact de lâinstabilité politique sur les taux de crédit», analyse Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi. «Lâobjectif des banques, pour le moment, est de continuer à prêter à des taux attractifs, dans un contexte de reprise fragile du marché immobilier», confirme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
Les Français peu découragés
Côté prix, en revanche, lâoptimisme nâest pas forcément de mise. Seulement 20% pensent quâils vont baisser au cours des 12 prochains mois. Et 42% quâils ne bougeront pas, selon Cafpi. Plus de 8 personnes interrogées sur 10 estiment que les prix sont «plutôt» ou «trop» élevés. Pas de quoi pourtant désespérer les Français: seulement 22% se disent «découragés» par le contexte politique. Mais plus dâun quart nâont pas dâavis car ils attendent dâen savoir plus sur la couleur politique du futur gouvernement et de ses mesures en faveur ou pas de lâimmobilier.
Malgré le contexte politique plus trouble, environ trois quarts des Français affirment que leur projet immobilier est identique. «La concurrence entre les banques qui a permis aux taux de crédit de baisser leur a redonné du pouvoir dâachat», se réjouit Caroline Arnould. Pour lâacquisition dâun bien de 86 m², les emprunteurs devaient emprunter, en moyenne, plus de 242.000 euros et mobiliser plus de 66.000 euros dâapport il y a un an, selon Cafpi. Aujourdâhui, lâemprunt moyen sâélève à moins de 215.000 euros et lâapport à 63.000 euros.