Alors que les taux d’intérêt des crédits immobiliers semblent amorcer une baisse, Stan et Anaïs, un couple de Gersois, viennent de finaliser l’achat de leur première maison. Un bon signe pour le marché immobilier dans le Gers, selon les agences locales. Rencontre.
Le marché de l’immobilier gersois reprendrait-il des couleurs ? Pour Anaïs et Stan, aucun doute. Dans deux mois, le jeune couple prendra les clés de sa première propriété : une charmante bâtisse de 100 m² située à Auterive, au sud du département. La maison, qui arbore un jardin de 700 m2, a été acquise pour un prix de 150 000 euros.
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Le 25 novembre dernier, le couple signait le compromis de vente. « Nous sommes en train de planifier les travaux, ce qui rallonge un peu les délais par rapport à un achat classique », précise Anaïs, assistante en agence.
Le couple estime pouvoir emménager dans environ deux mois, une fois les travaux terminés. Mais face aux aléas des taux de crédits, ce n’est pas sans peine que Stan et Anaïs sont parvenus à acter l’achat.
« Trois jours plus tard, nous faisions une offre »
À l’été 2023, le foyer décide de se lancer dans l’achat d’un appartement. Sur les plateformes d’annonces, plusieurs biens sont proposés mais le duo ne concrétise aucun achat. « Nous avons même arrêté nos recherches, confie Stan, un an plus tard. Les taux bancaires étaient bien trop élevés. »
Anaïs et Stan, qui n’avait pas encore défini de budget précis, réalisent rapidement que les conditions du marché ne leur permettent pas d’acquérir le bien souhaité. « Avec de tels taux, c’était impossible d’acheter ce qu’on voulait », ajoute l’assistante en agence.
En septembre 2023, le projet achat tombe à l’eau. À cette période, les taux d’intérêt des crédits atteignent des sommets. « En août 2023, ils étaient de 3,60 % pour un emprunt sur 25 ans, puis de 4 % en septembre, précise Fabien Duprat, conseiller commercial à Gascogne Crédit. Bien sûr, ce sont des taux moyens, car ils varient en fonction de l’apport personnel, de la durée du prêt et des revenus. » Face à l’état du marché, le couple décide de patienter. « On s’était dit qu’on allait attendre », ajoute Anaïs.
Ce n’est qu’à la fin de l’année 2024 que leurs recherches reprennent. « C’était un peu par hasard finalement », confie Anaïs. Leur projet évolue : ils se tournent désormais vers une maison. Sans vraiment savoir si le temps écoulé avait permis aux taux de redescendre, Anaïs et Stan enchaînent les lectures d’annonces sur diverses plateformes.
« Un matin, on tombe sur une maison qui pourrait correspondre à ce qu’on recherchait, mais il y avait des travaux, donc on ne savait pas trop. » Anaïs consulte alors les taux bancaires et constate qu’ils sont redescendus à 3,6 %. Le couple organise rapidement une visite. Le coup de cœur est immédiat. « Nous avons fait une contre-visite dès le lendemain et, trois jours plus tard, nous faisions une offre », raconte Stan.
« Quand ils étaient si bas, j’étais encore étudiant »
Malgré des taux encore relativement élevés, les deux Gersois préfèrent concrétiser leur projet plutôt que risquer de nouvelles hausses. « C’est vrai que cela reste élevé, mais c’est beaucoup plus raisonnable que lorsque nous avons commencé nos recherches », confie Anaïs.
Le couple sait, encore aujourd’hui, que les taux historiquement bas, comme ceux de novembre 2019 (1,20 % sur 25 ans), sont désormais hors de portée. « À l’époque, j’étais encore étudiant, et acheter une maison n’était même pas envisageable », se rappelle Stan. Malgré un contexte financier moins favorable qu’il y a quelques années, le duo gersois juge les taux actuels « acceptables ».
En dépit de ces aléas des dernières années, 2025 semble être celle du retour à une meilleure fortune. Sans crier victoire trop vite, certains indicateurs, tels que la baisse progressive des taux d’intérêt, semblent prometteurs. « Les taux bancaires commencent à baisser et deviennent plus raisonnables », conclut finalement Frédéric Pujo, responsable de l’agence D’Artagnan Immobilier, en charge du dossier d’Anaïs et de Stan.