Selon l’Association des industriels de la construction biosourcée (AICB), 130 millions de mètres carrés d’isolants biosourcés ont été utilisés dans les bâtiments entre 2016 et 2020, soit + 87 % en volume de ventes en cinq ans.

Les matériaux biosourcés représentent entre 10 et 11 % du marché de l’isolation en France. Avec leur faible empreinte carbone, ils permettent de réduire l’impact environnemental des bâtiments.

La loi Élan de 2018 et la réglementation environnementale RE2020 ont consacré les matériaux biosourcés en préconisant clairement le recours aux matériaux renouvelables dans la construction.

 Qu’est-ce qu’un matériau biosourcé ?

Selon le ministère de la Transition écologique, les matériaux biosourcés ou biomatériaux sont partiellement ou totalement issus de la biomasse, une matière organique d’origine végétale ou animale, répondant ainsi à la norme européenne NF EN 16575.

Ces matériaux sont le bois, le chanvre, le colza, la paille, le liège, la laine de mouton, le coton… Ils peuvent également être issus de sous-produits et de co-produits, comme la ouate de cellulose, provenant du recyclage du papier.

Pour quels types de rénovation ?

Les matériaux biosourcés peuvent être utilisés dans la construction et la rénovation des bâtiments et des habitations.

Ils existent dans une large gamme de produits, sous forme de panneaux, rouleaux, bétons et mortiers végétaux, en vrac, etc.

Les applications sont nombreuses : matériaux d’isolation, revêtements muraux, enduits… La laine de mouton, en panneaux ou rouleaux, peut être utilisée pour isoler la toiture de la maison, la laine de bois pour l’isolation intérieure et extérieure, la ouate de cellulose et le chanvre en vrac pour l’isolation des combles perdus.

La laine de chanvre peut également servir d’enduit mural, mélangée à de la chaux.

 Performance et empreinte carbone

Leur usage doit être adapté à la mise en œuvre envisagée, chacun ayant des propriétés qui leur sont propres : thermiques, acoustiques…

Certains assurent un confort hygrothermique été comme hiver. Grâce notamment à leur densité, « les matériaux biosourcés permettent de ne pas transmettre la chaleur rapidement et de la stocker. Ces propriétés sont très utiles en été, mais elles le sont également en hiver car cela permet d’éviter que la chaleur à l’intérieur du bâtiment ne se dissipe trop rapidement vers l’extérieur », indique la Fédération française du bâtiment (FFB).

Ils ne dégagent pas de composés chimiques nocifs dans l’air intérieur, étant naturels et non toxiques. De plus, ils présentent en général une faible empreinte carbone.

« L’impact environnemental des matériaux biosourcés est très souvent réduit par rapport aux matériaux conventionnels. Ainsi, par exemple, l’impact d’un isolant biosourcé est environ quatre fois moins important que celui d’un isolant conventionnel (laine de verre ou roche) », souligne la FFB.

« Ils captent le CO² de l’atmosphère et le stockent pendant toute la durée de vie du bâtiment », remarque l’AICB.

Des matériaux plus chers que les autres, mais…

Selon le site Construire sa maison, les matériaux biosourcés restent plus chers que les autres (ceux liés directement ou indirectement à la pétrochimie).

Par exemple, la fibre de bois, la laine de chanvre ou encore la laine de mouton se vendent plus chères que la laine de roche ou de verre, tandis que la ouate de cellulose en vrac a un coût modéré, proche des laines minérales.

« La question de leur compétitivité ne fait plus débat au regard des bénéfices qu’ils offrent et des coûts indirects qu’ils permettent de maîtriser », souligne l’AICB.

 

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