C’est l’une des habitudes de la rentrée : les avis de taxe foncière ont commencé à arriver dans les espaces personnels sur le site Impots.gouv.fr. Et une fois de plus, les propriétaires marseillais vont subir des sorts différents selon leur lieu d’habitation. Car en vertu d’un découpage fiscal vieux de 50 ans, les valeurs applicables seront plus élevées si votre logement se situe dans les quartiers populaires comme Belsunce, Noailles (1er), Grands Carmes (2e) ou Castellane (6e) qu’à Vauban (6e), au Pharo ou même… au Roucas-Blanc (7e). Dans ces quartiers qui se sont embourgeoisés depuis un demi-siècle, on y paiera selon les mêmes bases locatives qu’à la Belle-de-Mai (3e), Saint-Marcel (11e), Château-Gombert (13e) ou Saint-Henri (16e). Le secteur le plus imposé reste toutefois le « carré d’or » du 8e Périer/Paradis/Saint-Giniez.

Comment expliquer cette différence de traitement ? Pour le comprendre, il faut remonter à 1974, date de la dernière révision des valeurs locatives des locaux d’habitation ; une sorte de loyer de référence basé sur les prix de l’année 1970. Mais depuis presque cinquante ans, la sociologie des quartiers a changé : Thiers (1er), autrefois habité par les classes moyennes et supérieures, s’est paupérisé ; Endoume (7e), historiquement ouvrier, s’est gentrifié depuis le début du XXIe siècle. Conséquence, en caricaturant un peu : dans le centre-ville, les propriétaires les plus pauvres paient davantage que ceux plus aisés.

1 200 euros pour 65 m² à Saint-Lazare comme à Vauban

En prenant un exemple concret, un propriétaire d’un appartement d’environ 65 m² à Saint-Lazare dans le 3e arrondissement, l’une des divisions administratives les plus pauvres d’Europe, paie autour de 1 200 euros de taxe foncière. Soit le même montant qu’à Vauban (7e), pour un bien de superficie identique.

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