Cela fait des années que le Livret A n’a pas été aussi attractif. 58 millions d’épargnants peuvent profiter d’un changement historique.
Une agréable surprise attend les 58 millions de foyers français détenant un Livret A. Ce livret d’épargne réglementée, le plus populaire en France, offre désormais à ses titulaires un avantage financier non négligeable. Un phénomène assez rare pour être souligné.
Cette situation est d’autant plus inattendue que le Livret A n’est généralement pas reconnu pour sa rentabilité exceptionnelle. Bien que les fonds qui y sont déposés bénéficient d’une exonération fiscale, son taux de rémunération demeure souvent modeste, moins intéressant par exemple que celui proposé par le Livret d’Épargne Populaire (LEP).
Normalement, le taux du Livret A s’ajuste en fonction de l’inflation, à l’instar des autres livrets d’épargne réglementée, et est révisé semestriellement en février et en août. Grâce à plusieurs revalorisations consécutives, il est passé de 0,5% en février 2022 à 3% depuis le 1er février 2023, une hausse notable liée à l’inflation. Cependant, le taux du Livret A reste fréquemment inférieur au taux d’inflation, ce qui, concrètement, se traduit par une perte de pouvoir d’achat pour les épargnants.
Le gouvernement a décidé cette année de figer le taux du Livret A à 3% jusqu’au 1er février 2025. Mais en quoi ce gel constitue-t-il une bonne nouvelle pour les épargnants ? La réponse réside dans le ralentissement de l’inflation observé en France.
Alors que le taux d’inflation frôlait les 5% l’an passé, la hausse des prix à la consommation en juillet n’est « que » de 2,3% sur un an. Pour la première fois depuis longtemps, le taux d’intérêt du Livret A surpasse donc le taux d’inflation. Cette décélération devrait se poursuivre au second semestre, avec des taux d’inflation prévus nettement inférieurs à 3%. Par conséquent, le Livret A va s’avérer rentable au moins jusqu’en février 2025, rapportant davantage que ce que l’inflation ne coûte.
Cette conjoncture inédite permet aux détenteurs d’un Livret A de voir leur épargne prospérer, alors que ces dernières années, la faible rémunération de ce placement ne compensait pas suffisamment la dépréciation de la valeur de l’argent induite par l’inflation. Cette « amputation » de l’épargne n’existera donc plus, du moins jusqu’en février 2025.
À cette échéance, le taux du Livret A devrait subir une baisse d’au moins un point, reflétant la diminution du taux d’inflation, qui pourrait passer sous la barre des 2% l’an prochain selon les projections de la Banque de France.