l’essentiel
Évoqué depuis 2018, le projet de construction d’une quarantaine de logements dans le bâtiment central de Decazeville pourrait ne jamais aboutir.

« Le projet est abandonné, la résidence ne se fera pas. » Selon le gestionnaire de projet Paul Bayle, la résidence pour seniors « La Belle Époque » dans le bâtiment de l’ancien Hôtel de France de Decazeville ne verra pas le jour, malgré « beaucoup de contacts » de particulier intéressé par ces logements. Ce projet de 4,5 millions d’euros prévoyait la construction d’une quarantaine d’appartements dans le bâtiment historique et central de l’ancienne cité minière.

« Un gros gâchis » pour l’homme d’affaires toulousain – à l’initiative d’un projet similaire et aussi à l’arrêt dans l’ancienne clinique Saint-Louis de Rodez –, qui se dit floué par les deux promoteurs, actionnaires à parts égales de la société civile de construction-vente (SCCV) « La Belle Époque », propriétaire des lieux et basée à Montauban. En 2020, il leur avait confié la réalisation des travaux qui n’ont toujours pas débuté. « Ça fait deux ans qu’ils me baladent. »

« Il n’y a pas de scénario catastrophe »

L’un des deux promoteurs assure de son côté que « le projet n’est pas enterré » et explique le retard par « des difficultés dans le financement. La conjoncture n’est pas bonne. Nous devions commencer les travaux il y a plus d’un an, mais nous avons eu un gros souci d’impayé. […] Avec mon associé, nous attendons encore la réponse de potentiels investisseurs pour prendre une décision mais il n’y a pas de scénario catastrophe ».

Mais alors que le permis de construire est périmé, Paul Bayle, qui devait commercialiser les logements puis garantir la gérance de résidence pendant 11 ans, rappelle avoir « des accords » avec les deux Montalbanais, de 40 et 51 ans. « S’ils réalisent le projet, ils doivent le faire suivant mes critères, avec mon cahier des charges. Le permis de construire est de ma responsabilité. »

Le lancement du projet nécessiterait également la vente préalable à des investisseurs de la majorité des logements prévus, permettant aux promoteurs d’obtenir une garantie financière et aux acquéreurs de devenir propriétaire au fur et à mesure de l’avancement des travaux.

A lire aussi :
« Nous attendons entre 3 000 et 4 000 visiteurs » : le salon du tatouage de Decazeville dévoile ses nouveautés

Un arrêté de péril bientôt pris par la municipalité

Une situation complexe qui ne rassure pas la municipalité, préoccupée par l’état de la bâtisse et qui ne parvient pas à échanger avec ses deux propriétaires. « Nous n’arrivons pas à les joindre malgré les promesses de rendez-vous. […] Les huissiers ont tenté, sans succès », témoigne François Marty, maire de Decazeville et président de la communauté de communes. Les propriétaires fantômes ne se seraient également jamais pointés à un rendez-vous fixé avec un investisseur local qui s’était manifesté pour racheter la bâtisse à l’abandon et y construire des logements.

Dans l’impasse, un arrêté de péril devrait prochainement être pris par Decazeville communauté, en charge du bâti délabré, pour contraindre les propriétaires à effectuer des travaux sur la structure fortement dégradée et qui serait même squattée. Dans ce cadre, un expert devrait être nommé par le tribunal administratif.

Source du Lien