À chaque mois, une nouvelle baisse. « De juillet 2023 à juin 2024, 347 900 logements ont été autorisés à la construction, soit 62 900 de moins que lors des douze mois précédents (- 15,3 %) et 25 % de moins qu’au cours des 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020)« , souligne le service de la donnée et des études statistiques du ministère de la Transition écologique dans son étude, publiée ce mardi 30 juillet. Un niveau historiquement bas, jamais atteint depuis au moins 2015.

Si sur un mois, « les autorisations de construction de logements augmentent et s’établissent à 28 500 (+ 5,0 % par rapport à mai 2024)« , la tendance de fond pointe donc vers une baisse historique.

Dans le détail, les maisons individuelles sont les plus touchées sur un an puisqu’elles ont fait l’objet de 81 2000 autorisations soit -24,4% par rapport à juin 2023.

Les logements en résidence moins touchés

Si l’individuel est le plus lourdement touché, une explication peut être trouvée dans la fin du prêt à taux zéro pour les maisons individuelles, le gouvernement souhaitant moins encourager ce mode d’habitat, qui accentue l’étalement urbain aux conséquences environnementales délétères.

En comparaison, les logements collectifs et en résidence sont impactés mais dans une moindre mesure. « Les autorisations de logements collectifs et en résidence sont en hausse de 7 % pour atteindre 18 200 logements » mais elles « sont inférieures de 21 % » par rapport à la période de référence précédant le Covid. Sur une année, les logements collectifs ont obtenu 176 400 autorisations à -15,4 %, les bailleurs sociaux restant toujours actifs, selon Les Echos. Moins touchés, les logements en résidences (étudiants, séniors, etc.) enregistrent une baisse de seulement -6,6 % (46 900 logements).

Le constat est identique concernant les logements mis en chantier puisqu’ils suivent logiquement la tendance des permis de construire. En juin 2024, 22 400 logements ont été lancés, soit 2 200 de moins qu’en mai 2024, ce qui représente une baisse de 9,1 points. « Dans le même temps, 272 800 logements auraient été mis en chantier, soit 76 100 de moins (- 21,8 %) qu’entre juillet 2022 et juin 2023« , fait valoir le ministère. Un nombre, là aussi, historiquement bas.

La région PACA ne figure plus parmi les régions les plus tendues

À propos des ouvertures de chantier de logements individuels, si elles connaissent un léger rebond sur un mois, + 5 % par rapport à mai, à 8 100 unités, elles sont à 39 % de moins que leur moyenne des 12 mois précédant le premier confinement tandis que « celles de logements collectifs ou en résidence se replieraient (- 15 %) et resteraient inférieures de 24 % à cette même référence« .

En mars, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, était la plus touchée par la baisse du nombre de permis de construire avec l’Ile-de-France. Ce n’est plus le cas en juin, puisque les régions les plus tendues sont l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Centre-Val de Loire et…la région Capitale qui enregistrent des baisses de permis délivrés de respectivement -21,1%, -23,5% et -21,1% contre -18,8% en PACA avec 25 200 logements autorisés.

Si la crise de l’immobilier en France n’est pas nouvelle, elle peut s’expliquer par des coûts de construction qui ont augmenté à cause de l’inflation qui pèse sur les matériaux et en parallèle des normes environnementales plus strictes. D’après le journal spécialisé Les Echos, les acquéreurs ont en outre pu pâtir de la remontée des taux d’intérêt et de la diminution des dispositifs publics de soutien à l’immobilier neuf.

Des conséquences sur l’emploi sont par ailleurs anticipés par les professionnels du secteur, selon la Fédération française du bâtiment, 150 000 emplois pourraient être supprimés d’ici la mi-2025.

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