La toiture du château des Bogdanoff, qui se sont rendus célèbres en animant une émission de science-fiction sur TF1 dans les années 80, résistait encore en partie grâce à un conduit de cheminée. Un équilibre précaire qui ne tenait quâà un fil et qui a été rompu: la moitié de la toiture sâest effondrée cette semaine. «Enedis est passé en début de semaine couper lâélectricité car elle nâest plus conforme du tout. Le plafond est tombé et quand il pleut, il pleut sur les douilles en porcelaine . Cela faisait des étincelles lorsque Enedis sâest déplacé», alerte Cédric Davant-Lannes, président de lâassociation Sauvegarde du patrimoine gascon. Le château ne serait pas assuré depuis 1986. La propriété est complètement livrée à elle-même.
Un château abandonné
Il faudrait 13 millions dâeuros pour réparer la toiture du château situé dans le Gers, assure-t-il. Et le demi-frère des Bodganoff, cousin de Cédric Davant-Lannes, vit encore dans les lieux. «Mon cousin risque dâêtre enseveli sous les décombres si la toiture tombe», sâinquiète-t-il. Cédric Davant-Lannes exprime son désarroi: «Personne ne sâen occupe, ni la famille, ni la mairie, ni le département du Gers, ni la Drac (NDLR direction régionale des affaires culturelles). Câétait soi-disant un château de famille auquel les Bogdanoff tenaient mais ils le laissent sâeffondrer», sâemporte-t-il. Les héritiers, les cinq frères et sÅurs de Grichka, ont rejeté la succession. Et les élus qualifient ce château de «verrue». Lâintérieur du château est dépouillé. Les frères Bogdanoff auraient notamment retiré des cheminées pour les installer dans leur appartement parisien qui a été vendu.
Et pourtant, ce château est le dernier château gascon encore debout. Il date du 11e siècle et présente un intérêt architectural pour Cédric Davant-Lannes. Il est possible, assure-t-il, de trouver des rentrées dâargent pour entretenir le château. «On a ouvert le château un week-end, lors de journées du patrimoine. Il a comptabilisé plus de 3000 entrées. On a également organisé un repas médiéval dans la salle des gardes, pour 15 euros par convive, et on a rassemblé plus de 100 personnes. La chapelle, qui est toujours sacralisée, peut permettre dâorganiser des mariages, des baptêmes ou des enterrements», suggère-t-il. Il reste une cloche dans cette chapelle «qui nâa pas été fondue par Napoléon pour en faire des canons. Elle aurait dû être inscrite au patrimoine mobilier au niveau de la Drac mais cela nâa pas été fait. Aujourdâhui, on ne peut plus faire sonner la cloche sinon elle va tomber», explique Cédric Davant-Lannes, désappointé.