Loin des plateaux de cinéma, l’acteur de 75 ans partage sa vie entre son château en Anjou et son hôtel particulier à Paris. L’artiste a acquis cette seconde demeure de 1800 m² habitables en 1994 et a décidé de la mettre sur le marché en 2012. Douze ans plus tard, l’hôtel Chambon, construit au début du 19e siècle et inscrit aux Monuments historiques en 1936, n’est toujours pas vendu. Et ce ne sont pas de récents travaux encombrants qui risquent d’arranger les affaires de Gérard Depardieu, dont le procès pour agressions sexuelles s’est ouvert ce lundi et auquel l’acteur n’est pas présent pour des raisons de santé.

Son hôtel particulier, commercialisé historiquement par le réseau immobilier de luxe Daniel Féau, se trouve au 95, rue du Cherche-Midi, dans le 6e arrondissement de Paris. Au numéro précédent, se trouve l’une des entrées du Monastère de la Visitation (dont l’entrée principale se trouve au 110, rue de Vaugirard, voir la photo ci-dessous) acquis par les Religieuses de la Visitation de Sainte-Marie, en 1819. À l’abandon depuis plus de 15 ans, l’édifice composé d’un jardin de 5500 m², d’un hôtel particulier, d’une chapelle et d’une vacherie, a été démoli en juin.

Qui seront les futurs voisins de Depardieu?

À la place? Un «pole de solidarité» géré par des associations. Le projet prévoit la construction d’un équipement de petite enfance, d’une résidence pour personnes handicapées et des dizaines de logements. Le jardin, qui doit être rouvert au public, sera réaménagé, selon le projet envisagé par le diocèse de Paris à qui le monastère avait été offert en 2010 lorsque les religieuses ont quitté les lieux. De lourds travaux qu’ont longtemps contestés Gérard Depardieu et plusieurs associations, dont Sites & Monuments qui en a même appelé à Rachida Dati, la ministre de la Culture. En vain.

L’entrée de l’Hôtel Chambon, propriété de Gérard Depardieu. Crédit Photo : Capture d’écran via Google Maps
L’entrée principale du Monastère de la Visitation, rue de Vaugirard. Crédit Photo : Capture d’écran via Google Maps

Qui serait intéressé?

Le projet devrait bel et bien voir le jour. Au grand dam de l’acteur car le nouvel immeuble d’à côté risque d’obscurcir la véranda qu’il s’est faite construire et qui lui offre une vue imprenable sur le jardin de la Visitation. Par ailleurs, ses futurs voisins auront une vue directe sur son jardin et cette véranda. Son hôtel particulier risque de perdre de la valeur. Surtout dans un contexte où même l’immobilier de luxe peut pâtir des négociations plus ou moins importantes, jusqu’à -20% pour des biens surévalués.

Contacté par Le Figaro, le réseau Daniel Féau n’a pas souhaité faire de commentaires. «À mon sens, si l’hôtel particulier ne se vend pas, c’est un problème de fixation du prix qui est beaucoup trop élevé et hors marché», affirme un spécialiste de l’immobilier du luxe. «À ce prix-là, les potentiels acheteurs se comptent sur les doigts d’une main. Les Russes ne sont plus en odeur de sainteté en France et les achteurs du Moyen-Orient ne sont pas adeptes de ce quartier», confirme un autre connaisseur du Quartier Latin.

Un autre expert pense, au contraire, que l’hôtel particulier peut intéresser les Chinois qui sont «dingues» de Gérard Depardieu, les Américains qui le «connaissent», les Sud-Américains, les Européens (Italiens, Allemands…) mais aussi les Français. Reste à savoir si ces potentiels acheteurs seront prêts à débourser 50 millions d’euros pour une propriété détenue par une personnalité si controversée.

Source du Lien