L’achat d’une résidence principale qualifiée de passoire énergétique peut s’avérer une belle opération financière. Et une nouvelle loi vient le confirmer.
Il existe 4,8 millions de logements qualifiés de passoires énergétiques en France selon l’ONRE (Observatoire National de la Rénovation Énergétique). Avec une étiquette énergétique F ou G, ces habitations ne seront plus éligibles à la location à partir de 2028. Face à cette échéance, certains propriétaires n’ayant pas les moyens d’engager les travaux nécessaires se retrouvent contraints de vendre à prix réduit.
En effet, le prix au m2 des passoires thermiques est en moyenne inférieur de 458 euros par rapport au marché. « Le propriétaire-vendeur continue de payer les charges de copropriété, alors qu’il ne peut plus louer son bien. Il n’a qu’une envie, c’est de s’en séparer au plus vite », explique Mathieu Velluet, expert chez Expertimo. Dans un marché immobilier au ralenti, les marges de négociation sont donc plus importantes pour ces biens énergivores nécessitant d’importants travaux.
Mais ce qui apparait comme un handicap peut se révéler être une opportunité financière. En effet, pour l’achat d’une résidence principale qualifiée de passoire énergétique, il existe de nombreuses aides. Et une nouvelle loi vient les renforcer.
Depuis le 15 mai 2024, les règles du dispositif Ma Prime Rénov’ ont été assouplies. « En 2024, le financement des rénovations d’ampleur a été fortement augmenté, pour permettre à tous les ménages de pouvoir en bénéficier », souligne Louise Faure, de la direction de l’expertise et des politiques publiques de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat). En effet, dans sa nouvelle version, les ménages aux revenus supérieurs peuvent prétendre à l’ensemble des financements Ma Prime Rénov’, y compris lorsqu’il s’agit du financement d’un ou deux gestes de travaux.
Concrètement, l’aide permet désormais un financement jusqu’à 90% du montant des travaux pour les ménages aux revenus modestes, dans la limite de 70 000 € pour une maison individuelle. « L’aide est déterminée en fonction des revenus et de l’ampleur des travaux, avec pour objectif un gain énergétique d’au moins 2 classes », détaille Louise Faure. Pour les copropriétés, Ma Prime Rénov’ Copro peut financer jusqu’à 45% du montant des travaux dans un plafond de 25 000 euros par logement.
Et pour finir de convaincre les plus réticents, d’autres aides complémentaires existent : celles des collectivités locales, des caisses de retraite, l’éco-prêt à taux zéro, ainsi qu’une TVA à taux réduit de 5,5% sur les travaux. Au global, « pour les projets ne comprenant qu’un ou deux gestes de travaux, les financements des différents acteurs s’élèvent en moyenne à 40% du coût des travaux, confie l’experte de l’ANAH. Pour les projets de plus grande ampleur, la prise en charge des travaux est en moyenne de plus de 75% ».
La loi dans sa nouvelle version permet de déposer le dossier de demande d’aide au stade du compromis de l’achat. Il faut ensuite compter 5 semaines en moyenne pour obtenir l’accord de financement de l’ANAH. Enfin, le dossier de demande de solde avec les factures est instruit en moins de 3 mois. A noter, qu’un acompte peut être versé en fonction de la situation financière du bénéficiaire.