Le vol de pièces détachées laisse les propriétaires démunis face à leurs véhicules désossés.
Un habitant de Saint-Etienne, Martin, peine encore à réaliser ce qui lui est arrivé. Au cours de l’été 2024, sa voiture a été désossée à deux reprises. « La première fois, j’ai retrouvé ma voiture sans capot ni phares. A peine réparée, on m’a volé le pare-chocs et les antibrouillards », confie-t-il, désabusé, au site d’information local Actu Saint-Etienne. Malheureusement, son récit est loin d’être un cas isolé.
Dans les métropoles françaises, un nombre croissant d’automobilistes sont confrontés à ce type de méfait. Contrairement aux idées préconçues, les malfaiteurs ne cherchent plus nécessairement à s’emparer du véhicule dans son intégralité, mais se focalisent plutôt sur certaines pièces spécifiques, aisément revendables sur le marché parallèle.
Parmi les éléments les plus prisés figurent les optiques, les pare-chocs, les capots, ainsi que les rétroviseurs et les jantes. Ces composants, relativement simples à démonter, permettent aux voleurs d’opérer promptement, souvent à la faveur de l’obscurité nocturne, sans éveiller les soupçons.
Selon le magazine spécialisé AutoPlus, cette tendance s’explique en partie par l’évolution technologique des automobiles modernes. De plus en plus connectées, elles sont devenues difficiles à voler sans laisser de traces. Face à cela, les malfaiteurs ont adapté leur mode opératoire, préférant cibler des pièces détachées plus faciles à écouler.
La Renault Clio arrive en tête des modèles les plus touchés par ce phénomène, et ce pour trois raisons principales. Tout d’abord, la Clio est l’une des voitures les plus vendues en France, ce qui facilite la revente des pièces dérobées. Ensuite, ses éléments sont réputés pour être particulièrement aisés à démonter, permettant aux voleurs d’agir avec une célérité accrue. Enfin, d’après AutoPlus, pour une Clio, « deux optiques valent plus de 1000 euros, un pare-chocs environ 500 euros et un capot 300 euros. » Un butin considérable pour quelques minutes d' »ouvrage ».
Ces pièces dérobées alimentent un marché parallèle bien huilé. Elles sont fréquemment revendues à l’étranger ou à des garagistes peu regardants sur la provenance douteuse des composants afin de proposer des réparations à moindre coût.
Pour se prémunir de ce fléau, quelques précautions peuvent être prises. Il est conseillé de privilégier le stationnement dans des zones éclairées et fréquentées. Certains propriétaires peuvent également faire graver leur numéro de châssis sur les pièces les plus exposées, comme le capot ou le pare-chocs, dans l’espoir d’en faciliter l’identification en cas de vol.
Ce type de larcin, qui prend de l’ampleur dans les zones urbaines, laisse de nombreux automobilistes désemparés. Au-delà du préjudice financier, c’est aussi un sentiment d’insécurité qui s’installe. Martin, notre Stéphanois, envisage même de changer de marque : « Je vais opter pour un modèle moins ciblé. C’est dommage, j’aimais bien ma Clio. »