Alors que le marché de l’immobilier est en crise, Henri Chesnelong, notaire et délégué en charge de l’immobilier à la chambre des notaires de la cour d’appel de Toulouse, explique les raisons de cette chute des ventes.
Que disent les derniers chiffres de l’immobilier ancien en Haute-Garonne ?
Nous avons mesuré le nombre de transactions entre juin 2023 et juin 2024 et les chiffres ne sont pas bons. Les ventes ont baissé de 28 %, tous types de biens confondus : ce sont des volumes que l’on n’avait pas vus depuis dix ans. Dans le détail, les appartements neufs (-46 %) et les terrains à bâtir (-41 %), accusent les plus fortes chutes. La baisse est de 28 % pour les appartements anciens, et de 20 % pour les maisons.
Est-ce que les prix baissent aussi ?
Les prix ne montent plus, mais la baisse est toute relative. Si l’on regarde l’évolution des prix médians des appartements anciens dans le département depuis un an, la baisse atteint à peine 2,4 % (2 880 €/m2). À Toulouse, ce prix médian reste même stable à 3 250 €/m2 (-0,9 %). Ce qui n’est évidemment pas suffisant pour relancer l’activité. Pour les maisons anciennes, le panier moyen est en léger repli dans le département : de 285 000, il est passé à 270 000 euros, mais ceux qui achètent toujours ne renoncent pas aux m2. Les quatre et cinq pièces constituent la plupart des ventes.
Le marché redémarre-t-il en cette rentrée grâce à la baisse des taux ?
Malheureusement pas du tout : si c’était le cas, nous le constaterions déjà dans les avant-contrats que nous signons en ce moment. Pour cette raison nous ne croyons pas à une reprise d’ici la fin de l’année. L’immobilier fait sans aucun doute les frais d’une trop grande incertitude politique et économique dans l’esprit des gens. Nous espérons vivement que le logement sera pris en compte par le nouveau gouvernement.