Le pôle Morandat affiche complet. La Semag (Sem d’aménagement de Gardanne et de sa région) vient de parapher les promesses de vente des deux derniers lots disponibles sur l’emprise de cet ancien carreau minier dont elle pilote le programme de reconversion économique depuis quinze ans.

Aramine rachète deux parcelles

La Sem a cédé à la société Aramine les deux parcelles (de respectivement 8 832 m2 et 3 546 m2 de surface) qui devaient à l’origine accueillir la seconde tranche du programme tertiaire porté par Eiffage Immobilier. Cette PME gardannaise spécialisée dans la fabrication de machines pour l’exploitation minière compte installer sur ces deux tènements fonciers une nouvelle unité de production (environ 3 200 m2 de Sp), un showroom, un centre de R&D et son siège social (environ 2 300 m2 de sp) aujourd’hui basé au coeur du pôle d’activités d’Aix-en-Provence.

La Semag précise que ces deux projets immobiliers s’inscriront dans une démarche de performance environnementale et énergétique, en lien avec la démarche « bâtiments durables méditerranéens » (BDM) et le développement du réseau de géothermie issu des eaux d’ennoyage de la mine.

Ce déploiement doit permettre à l’entreprise d’accompagner la croissance soutenue de son activité. Aramine qui réalise aujourd’hui 53 millions de chiffre d’affaires prévoit de doubler ce résultat à l’horizon 2028. Ce dynamisme est reconnu par l’État : Aramine a été retenue parmi les 50 ETI* françaises pour intégrer la promotion 2024 du programme « ETIncelles ».

Aramine, une PME ancrée à Gardanne

Aramine conçoit et fabrique en France des chargeurs, des camions et des foreuses exportés vers 88 pays. L’entreprise a été créée en 1975 par Angèle et Jacques Melkonian, un couple de garagistes gardannais qui propose de concevoir des composants sur mesure aux exploitants des mines souterraines. Leurs enfants, Geneviève, Marc et Christophe Melkonian reprennent le flambeau en 1994 avec l’ambition de devenir constructeur d’engins miniers, alors que la France fermait ses exploitations. Le dédéveloppement de l’entreprise nécessitait une projection à l’export, et d’assurer sa compétitivité par rapport aux géants du secteur. L’entreprise a donc imaginé des engins de la taille du filon minier, avec une motorisation électrique alimentée par des packs de batteries interchangeables permettant d’assurer une productivité continue.

Aramine est aujourd’hui installée sur deux sites : une unité de production basée sur le site historique de la zone de l’Avon à Gardanne, près du garage de ses fondateurs, et un siège administratif installé au coeur du pôle d’activités d’Aix. Un écrin tertiaire en location que l’entreprise n’a pas l’intention de quitter compte tenu de la hausse attendue de ses effectifs.

Une friche en reconversion depuis 2009

Racheté par la ville de Gardanne aux Charbonnages de France en 2006, l’ancien carreau Yvon Morandat (14 ha) est le décor d’un vaste projet de reconversion économique sous la houlette de la Semag. En 2009, la démarche a démarré avec l’installation d’un hôtel d’entreprises au sein du hall des mineurs qui accueille une vingtaine de start-up innovantes.

La commercialisation du pôle est aujourd’hui finalisée avec l’implantation de TPE/PME innovantes et de services aux usagers sur plus de 37 000 mètres carrés de surface de plancher.

La reconversion de la friche se veut exemplaire sur le plan environnemental : le projet d’aménagement est ainsi le premier à avoir obtenu la certification « quartier durable méditerranéen » (QDM) niveau « Or ». Un label écolo à mettre au crédit notamment du déploiement d’un réseau de géothermie pour faire souffler le chaud et le froid sur le bâti du site. Mis en service en 2019, cette boucle est alimentée par l’énergie géothermique issue des eaux d’ennoyage de la mine via le plus grand puits minier d’Europe (1 100 m de profondeur) présent sur le site.

Un AMI qui fait chou blanc

Ne reste aujourd’hui disponibles que deux pièces de l’ancien carreau minier : le bâtiment qui abritait les vestiaires et les douches des mineurs (1 550 m2 de SP) et l’ancienne lampisterie (804 m2) où les gueules noires déposaient leurs lampes en remontant des tréfonds de la mine. L’an dernier, la Semag avait lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour dégoter des utilisateurs capables de donner une nouvelle vie à ces locaux : bureaux, espaces de coworking, locaux de production industrielle et/ou artisanale, espaces d’expositions, etc. Las. La consultation a fait chou blanc.

La Semag a engagé une nouvelle réflexion avec la ville et la métropole pour offrir une vocation à ces locaux.

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