Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis (93), et Saint-Dizier, en Haute-Marne (52), ont noué un partenariat pour obliger les promoteurs lorgnant sur la première commune à construire également des logements dans la seconde, ont-elles annoncé vendredi.
Lâidée consiste à jumeler deux terrains: lâun à Aubervilliers, commune de 90.000 habitants dont la proximité avec Paris attire fortement les promoteurs, et lâautre à Saint-Dizier, sous-préfecture dâun département rural. Le premier doit accueillir 88 nouveaux logements dans le quartier «CÅur de Fort» et le second, 50 en centre-ville. à Saint-Dizier, la fermeture de deux collèges a de fait libéré 40.000 m² de foncier dans le centre et la ville peine depuis à attirer les promoteurs. «Nous sommes lâarchétype de ces centaines de villes moyennes qui ont été frappées par la désindustrialisation», explique à lâAFP son maire Quentin Brière (LR).
Un élan de solidarité
Le partenariat consiste à lancer une consultation commune auprès des promoteurs et à obliger ces derniers à répondre sur les deux lots. Le promoteur sélectionné devra dâabord déposer un permis de construire à Saint-Dizier avant de pouvoir construire à Aubervilliers. Pour construire à Aubervilliers, il faudra donc nécessairement construire à Saint-Dizier. «Lâopérateur ne perdra pas dâargent en allant à Saint-Dizier. Simplement, le risque est plus élevé, donc on va récompenser ce risque en lui donnant un droit à construire à Aubervilliers», souligne M. Brière, pour qui Aubervilliers «ne perd rien dans cette démarche mais sâengage clairement dans la solidarité territoriale».
Cette convention, à lâinitiative de Grand Paris Aménagement, groupement dâaménageurs public dâÃle-de-France, vise à promouvoir la construction de logements neufs à Saint-Dizier, ville de 23.000 habitants, qui souffre dâun double déclin économique et démographique. Entre faiblesse des prix de vente, incertitude sur la présence dâacquéreurs et crise du marché de la construction, certaines villes moyennes attirent de moins en moins les promoteurs.