Alors que l’hiver s’installe, dégivrer son pare brise dans le froid est souvent vu comme une corvée. Mais les automobilistes pressés doivent rester prudents, un pare-brise mal dégivré peut coûter très cher.

Le 21 décembre a marqué le début de l’hiver. Le froid s’installe durablement en France et met à rude épreuve la patience des automobilistes, pour qui la corvée du dégivrage devient incontournable. Or, nombreux sont ceux qui, pressés par le temps, se contentent d’un rapide coup de grattoir, créant une petite fenêtre de visibilité à travers laquelle ils pensent pouvoir conduire en sécurité. Mais ce n’est pas suffisant.

Cette pratique, bien que répandue, s’avère dangereuse et risque de gâcher le début de l’année 2025. En effet, depuis 2017, l’article R316-3 du Code de la route, initialement pensé pour un tout autre usage, menace les conducteurs négligents.

A l’origine, la réglementation a été conçue pour fixer le taux de transparence des vitres teintées. Son objectif était d’interdire les vitres avant (pare-brise et vitres latérales) trop sombres qui réduisent la visibilité du conducteur, notamment la nuit ou par temps de pluie. Concrètement, le texte imposait que ces vitres laissent passer au moins 70% de la lumière, afin de garantir une visibilité suffisante.

Mais depuis quelques années, les forces de l’ordre ont détourné l’article de son objectif initial pour verbaliser les conducteurs dont le pare-brise est mal dégivré. Leur raisonnement est le suivant : un pare-brise recouvert de givre opacifie la vitre et diminue donc son coefficient de transmission lumineuse, au même titre qu’un vitrage teinté trop foncé. Peu importe que la cause soit une couche de glace ou un film teinté, l’effet est similaire en termes de visibilité réduite. Cette interprétation extensive de l’article R316-3 a été validée par la jurisprudence, transformant un texte initialement sans rapport avec le dégivrage en un outil de sanction contre les pare-brises mal nettoyés. 

Et les sanctions encourues sont particulièrement sévères. Un conducteur pris en faute s’expose à une contravention de 4e classe, soit une amende forfaitaire de 135 euros, pouvant grimper jusqu’à 375 euros en cas de retard de paiement. Plus grave encore, cette infraction entraîne un retrait de 3 points sur le permis de conduire et l’immobilisation du véhicule. Dans les cas les plus extrêmes, notamment en cas de contestation rejetée par le Tribunal de police, l’amende peut atteindre 750 euros.

Les conséquences peuvent être encore plus dramatiques en cas d’accident. La responsabilité du conducteur sera automatiquement engagée si le pare-brise mal dégivré a contribué, même partiellement, à l’accident. Dans les cas d’accidents corporels, cette négligence peut même devenir une circonstance aggravante, faisant passer les peines maximales d’emprisonnement de trois à cinq ans, voire à sept ans en cas d’homicide involontaire.

Face à ces risques, mieux vaut prendre quelques minutes supplémentaires le matin pour dégivrer correctement son pare-brise. Des solutions alternatives existent, comme l’utilisation de bâches de protection, de sprays dégivrants, ou simplement prévoir un temps de chauffe du véhicule dans un endroit sécurisé. Ces précautions, certes contraignantes, restent bien moins coûteuses qu’une amende et sont surtout indispensables pour garantir votre sécurité et celle des autres usagers de la route.

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