Une mauvais nouvelle pour les ménages, alors que le parc automobile français ne cesse de vieillir.
La fin d’une époque approche dans le paysage automobile français. Deux aides s’apprêtent à tirer leur révérence. La première d’entre elle, la prime à la conversion, accompagne depuis des années les Français dans le renouvellement de leur véhicule et vit son dernier mois.
Le système actuel se veut particulièrement incitatif. Pour les véhicules électriques ou à hydrogène, neufs comme d’occasion, la prime peut atteindre 5 000 euros, sous conditions de ressources. Le montant maximal est attribué aux déciles 1 à 2 et 3 à 5 en cas de gros rouleur. Pour les déciles 3 à 8, l’aide est de 1 500 euros. Les véhicules thermiques d’occasion classés Crit’Air 1 peuvent, quant à eux, bénéficier d’une aide allant jusqu’à 3 000 euros.
Les conditions d’éligibilité sont claires : il faut mettre à la casse un véhicule diesel immatriculé avant 2011 ou essence avant 2006. Une attention particulière est portée aux ménages modestes, avec des montants d’aide majorés pour les foyers aux revenus les plus faibles. Les résidents des zones à faibles émissions (ZFE) bénéficient d’un bonus supplémentaire de 1 000 euros, cumulable avec les aides locales.
Le succès ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : entre 2015 et 2022, plus d’un million de véhicules polluants ont été envoyés au rebut grâce à ce dispositif selon le Commissariat général au développement durable. En 2023, pas moins de 92 000 automobilistes ont profité de cette aide, démontrant son utilité persistante dans le paysage automobile français. En 2022, la prime permettait d’économiser 24 millions d’euros de carburant et 18 millions d’euros en matière d’entretien de véhicule selon les chiffres de l’Etat. Des gains non négligeables.
Mais voilà que le couperet tombe. Le gouvernement a confirmé la suppression pure et simple de la prime à la conversion au 1er janvier 2025. Et cette décision s’accompagne d’une autre mauvaise nouvelle : la réduction drastique du bonus écologique, qui passera de 7 000 à 4 000 euros, voire 2 000 euros pour les ménages les plus aisés. Concrètement, un ménage modeste qui aurait pu bénéficier en 2024 d’une aide totale de 12 000 euros (5 000 euros de prime à la conversion + 7 000 euros de bonus écologique) ne pourra plus compter que sur 4 000 euros maximum en 2025. Une perte sèche de 8 000 euros qui risque de compromettre de nombreux projets d’acquisition.
Cela alors que le parc automobile français continue de vieillir, atteignant aujourd’hui une moyenne d’âge de 11,2 ans, contre 9,9 ans en 2016. La suppression de ces aides risque d’accentuer cette tendance, créant un cercle vicieux où les véhicules les plus polluants resteront plus longtemps en circulation, faute de moyens pour les remplacer.
Face à ces changements majeurs, les Français souhaitant bénéficier de ces aides n’ont plus que quelques semaines pour concrétiser leur projet d’achat.