Le secteur de la construction va mal et les données communiquées jeudi 5 septembre par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) le confirment. La FPI a publié les chiffres du logement neuf au deuxième trimestre 2024 et les signaux d’alerte ne manquent pas. 

Vente de logements neufs : la chute se poursuit

Au cours de cette période, les ventes totales de logements neufs ont baissé de 8,3% par rapport au deuxième trimestre 2023. Mais tandis que les ventes de logements au détail ont reculé de plus de 22%, celles en bloc ont progressé de 24,6%. « Cette hausse s’explique d’abord par les ventes en bloc à destination des bailleurs sociaux, et dans une moindre mesure par les ventes à destination des acteurs du logement intermédiaire« , souligne la FPI dans sa note de conjoncture.

Le nombre de logements neufs mis en vente par les promoteurs a pour sa part chuté de 42,4% par rapport au deuxième trimestre 2023. « En raison de l’anémie de la demande des particuliers, le niveau des lancements commerciaux s’effondre trimestre après trimestre », constate la FPI.

Des prix qui ne baissent pas pour autant

Quant aux variations de prix, elles sont marquées par des disparités selon les régions. A titre d’exemple, les prix des logements collectifs neufs en Île-de-France ont baissé de 5,1% à 5 444 €/m² au deuxième trimestre 2024. En revanche, les prix en régions sont plutôt restés stables (4 741 €/m²) sur la période.

« Au-delà des variations trimestrielles, le prix moyen national reste stable car fortement contraint par la réglementation, la fiscalité, et la rareté des autorisations de construction », indique la FPI.

Les promoteurs réclament une politique du logement « cohérente »

La FPI tire donc une fois de plus la sonnette d’alarme. « L’incertitude nuit à l’investissement des ménages et, par conséquent, au lancement des programmes immobiliers. Sans une politique du logement cohérente et prolongée, les mises en ventes ne cessent de baisser. Bien que les chiffres du deuxième trimestre ne soient que partiellement affectés par l’instabilité politique récente, le résultat global est une contraction continue de l’offre », analyse la fédération.

La baisse des taux d’intérêt ne suffit pas à inverser la tendance. « L’étreinte ne se desserre que légèrement sur la solvabilité de la demande », résume la FPI.

1 logement sur 4 retiré de la vente le trimestre dernier

« La correction du marché se fait sur les volumes et non sur les prix. Ceci corrobore notre thèse selon laquelle les prix ne baisseront pas. Le marché s’atrophie. Pire, les promoteurs ne parvenant plus à commercialiser leurs logements, ne lancent plus de nouvelles opérations, et, fait récent, retirent des opérations en cours de commercialisation », avertit la fédération. 

Au deuxième trimestre 2024, près d’un logement sur quatre a été retiré de la vente. « La crise alimente la crise. Les acquéreurs, quand ils seront de retour, feront face à une pénurie dramatique de logements. La crise que nous connaissons va s’installer durablement », redoute la FPI.

Celle-ci met déjà la pression sur le prochain gouvernement Barnier. « Le futur gouvernement, s’il ne veut pas reproduire les mêmes erreurs, doit impérativement nous écouter. »

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