L’immeuble avait été évacué en mai dernier, mais deux jours après, les habitants ont pu s’y installer de nouveau. Pourtant, plusieurs appartements sont insalubres et une partie des plafonds des cuisines est tombée.
La situation des locataires du deuxième étage du 12 rue des Lois est invivable. Le 22 mai dernier, le plafond de leur cuisine s’effondre de moitié. Les quatre étages de l’immeuble sont alors évacués. Mais deux jours après, et suite au passage d’un expert, les habitants peuvent rentrer chez eux. « Il nous a expliqué qu’on pouvait y habiter si des travaux étaient effectués », raconte Nala, qui vit en colocation avec Nico. Problème : depuis, rien n’a été fait. Des étais ont été posés, mais la cuisine reste inutilisable. Le rapport précise que « l’occupation de l’appartement est compromise ». Pour Nala, « ils jouent avec les mots ».
« J’ai peur jour et nuit, au moindre bruit, parce que le plafond de ma cuisine peut tomber. Et quand il pleut à l’extérieur, il pleut chez nous », poursuit-elle. « On pensait qu’il y avait un simple dégât des eaux, mais en fait, un tuyau de l’immeuble était mal raccordé, détaille Nico. De l’eau stagnait dans notre plafond depuis on ne sait combien de temps, peut-être des années », raconte Nico. Les colocataires assurent que même les ouvriers venus poser les étais leur ont déconseillé de rester vivre dans cet appartement.
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« On fait le nécessaire pour être présents le moins possible, mais c’est compliqué, on a notre vie, notre travail », ajoute Nala. Ils ont installé leur frigo dans le couloir, font leur vaisselle dans la salle de bains… et ont le sentiment de « camper depuis des mois ». Pour tenter de faire bouger les choses, ils ont cessé de payer le loyer. « Notre agence nous a mis en demeure. C’est un comble. Elle nous a proposé de payer 25 % du loyer en moins, c’est indécent. »
« Tout le monde se renvoie la balle »
Selon l’agence Orpi Saint Georges, qui ne gère que cet appartement dans l’immeuble, depuis janvier dernier, la responsabilité des travaux revient au syndic de copropriété. « On ne peut pas s’avancer sur des travaux car tous les propriétaires doivent valider. On fait ce qu’il faut dans la limite de notre pouvoir », précise l’agence, qui affirme « faire le nécessaire pour protéger locataires et propriétaires ». De son côté, le syndic n’a pas répondu à nos questions.
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À l’étage du dessus, au troisième, c’est le même problème. La locataire, qui y vit depuis 17 ans, est partie en vitesse loger chez sa fille après l’évacuation. Sa cuisine penche et une fissure de plusieurs centimètres éventre le plafond. « Le propriétaire du troisième dit que c’est de la faute du propriétaire du quatrième. Tout le monde se renvoie la balle, mais derrière, il y a des humains qui habitent ici », se plaint Nala.
Les quatre étages de l’immeuble appartiendraient à trois personnes différentes, issues de la même famille. « Tout est louche, j’ai l’impression qu’il y a une histoire de mésentente, et qu’on veut nous mettre dehors pour revendre à bas prix », témoigne Nico. Les deux colocataires ont écrit à la mairie et à la préfecture. Ils espèrent une réponse, « pour qu’on nous laisse tranquilles sur les loyers et que personne ne soit relogé là-dedans ». Ils ont posé leur préavis et cherchent un autre logement.