Votre cuisine a vieilli ? Mais en même temps, vous y êtes attaché… L’entreprise Castellanos, cuisiniste et architecte d’intérieur, propose de lui redonner une seconde vie, et de la rendre plus fonctionnelle et actuelle plutôt que de la changer.
Les architectes d’intérieur appellent cette tendance les « cuisines sentimentales ». En clair, votre cuisine a un peu vieilli, elle ne correspond plus aux standards actuels en termes de design ou de fonctionnalité, mais vous y êtes très attaché…
Que faire ? Allez chez Castellanos, à Andrest, le cuisiniste développe une activité de « rénovation » de cuisines. « C’est simple, on peut tout faire », résument Delphine Dupuy et Maëva Barbé-Barrailh, « dernièrement, on a « refait » une cuisine dont le propriétaire voulait conserver les façades en bois massif, que nous avons poncées et repeintes. Mais derrière, tout est nouveau, les caissons ont été changés ou rénovés, les tiroirs sont modernes, sur glissières, les poignées ont été changées, il y a de grands bacs coulissants, question fonctionnalité et gain de place, ça n’a plus rien à voir. » Esthétiquement non plus… « On a tout réagencé sans changer l’implantation globale. »
Même si Castellanos travaille avec un pool d’artisans pour modifier ce qui est nécessaire en matière d’électricité, de plomberie ou de déco. « Mais ce n’est pas imposé, une bonne part de nos clients veulent « mettre la main à la pâte » eux-mêmes et participer au projet, parce que justement, il y a quelque chose de sentimental. On en parle avec eux, et s’ils veulent être « acteurs », il n’y a pas de problème, au contraire. »
La même, mais en mieux !
Autre exemple, celui d’un couple possédant une cuisine qui n’avait rien de fonctionnel, ni d’esthétique, mais dont le plan de travail était constitué d’une superbe dalle de granit bleu. « Ce sont des matériaux que l’on ne trouve plus, nous avons proposé au client de conserver cette dalle et de la mettre en valeur. » Et il a fallu un peu de créativité, faire appel à un granitier pour ajuster la dalle de granit, la retailler par endroits. Et le résultat est vraiment saisissant. Bien sûr, ces exemples de chantiers se veulent « brillants » et complets, mais on peut aussi procéder par touches. « Bien sûr, on n’est pas obligé de tout reprendre, si la base est saine, de toute façon, on s’adapte au projet des clients. Quelques fois, ce ne sont que les portes à changer, l’agencement intérieur. » Et au final, on garde « sa » cuisine, mais elle est maintenant tellement mieux…
Des projets « humains »
Mais ce qui passionne Delphine et Maëva, c’est le côté humain de la chose. « Oui, le client s’investit vraiment dans le projet, on le construit avec lui, il suit son évolution. Il y a quelque chose de magique dans la transformation, et ce qui est intéressant, c’est que l’on est vraiment aux côtés des clients, on en parle beaucoup en amont, puis pendant le chantier. » Et après, on profite de la magie de la rénovation…
Une magie qui n’est pas gratuite, on s’en doute, mais est-ce plus cher que de tout changer ? « Oui et non. Chaque cas est différent. Pour l’exemple de la cuisine où nous avons conservé les façades en bois massif, si on les remplaçait à l’identique, oui faire du neuf serait plus cher. C’est la même chose pour le plan de travail en granit bleu, aujourd’hui, on n’en trouve pas, ou alors à des tarifs prohibitifs. Bien sûr, si on décide de tout remplacer par une cuisine basique, ça revient peut-être un peu moins cher, et encore, ce n’est pas sûr. Mais l’idée, c’est de conserver un maximum de ces matériaux « nobles » pour les mettre en valeur et réaliser une cuisine actualisée. Ce n’est plus tout à fait la même, mais il en reste quelque chose. De sentimental. »